Depuis quelques jours, les rues de Nouakchott sont animées par une subversion estudiantine partant de l’ISERI (institut des études religieuses). L’Imam central de Nouakchott a pris fait et cause pour les étudiants de l’ISERI. Sans visiblement savoir les vrais dessous.
C’est en passant devant les anciens locaux de l’ISERI que j’ai découvert ce slogan : «Non à l’assèchement des sources islamiques» (laa litajfiifi elmanaabi’i ilislaamiya). Il s’agit d’une politique développée par les Américains et les Saoudiens dans le cadre de la lutte contre l’extrémisme religieux. Il s’agissait d’agir au niveau des sources de recrutement comme les centres de formation religieuse, les écoles traditionnelles, d’agir ensuite au niveau des programmes pour les changer… Rien à voir avec ce qui se passe pour l’ISERI.
Les autorités ont décidé de créer une université religieuse à dimension sous-régionale dans la ville d’Aïoun. Cette université devra recevoir les étudiants titulaires d’un bac et ayant suivi un cursus scolaire moderne.
Est-ce que les étudiants demandent leur inscription eux-mêmes à l’université ? veulent-ils régulariser leurs situations ? un internat ? une bourse ?
Non, ils veulent tout simplement que l’ISERI ne soit pas fermé. Et derrière eux se déploie toute une toile qui soutient le maintien de l’ISERI. Effectivement pourvoyeur de militants pour les activistes et prédicateurs actifs ou non.
On peut rappeler aussi que les diplômes de l’ISERI servaient de tremplins pour leurs titulaires pour accéder facilement aux postes de magistrature, de professeur d’université, de hauts gradés de la police… pour si peu d’efforts finalement.