Entre
Kiffa et Tintane, rien ne semble avoir avancé depuis mon dernier passage début
novembre. Moins d’engins alors qu’on attendait plus sur une route dont la
construction dure depuis près de quatre ans, moins d’activité forcément. Sur tout
le tronçon, deux point «petits» points d’activité, l’un non loin de Fam
Lekhdheyraat et l’autre à côté de Devaa. Sur chacun des points, trois ou quatre
engins pour le terrassement… Autant dire qu’on ne semble pas pressé de finir
cette route qui relie pourtant la Mauritanie de part en part.
Par
contre à Tintane, la construction des routes nouvelles avance considérablement.
D’ailleurs la nouvelle ville commence à avoir de la forme avec le nouveau
marché qui s’étale tout au long de l’avenue principale qui contourne l’ancienne
ville. Quand on y passe on redécouvre le Tintane d’antan, avec des dizaines de
vendeurs et d’acheteurs, de curieux, une foule multicolore et nombreuse, un
monde pressé de sortir de ce tohu-bohu… Difficile de trouver le passage dans
cette atmosphère de souk géant.
Et
toujours ces belles villas qui prennent l’allure de châteaux pour finir par
être des fiefs. Les féodaux ici, ce sont les hommes politiques qui entendent
afficher leur puissance financière en écrasant la misère voisine. La demeure de
l’ancien président de l’Assemblée nationale du temps de Ould Taya, l’ancien
colonel député de la ville Cheikh Sid’Ahmed Ould Baba est un vestige de la
première époque PRDS où il a régné en maître sur les populations du
département, distribuant prébendes et cadeaux à ceux qui le méritent à ses
yeux. Celle, plus impressionnante pour ses couleurs, de l’actuel député l’islamiste
Ould Seyidi, celui qui vit officiellement de l’importation des médicaments (hum…),
celle-là semble défier la «belle» époque du PRDS tout en reproduisant ses
réflexes. Le même souci d’écraser par l’impression de richesse, d’être le
bienfaiteur, le sauveur, l’omnipotent, le distributeur de richesse… Ce qui me
fait dire que notre classe politique a toujours rêvé d’être simplement là où
elle pourrait jouir des avantages d’avoir le pouvoir et le pouvoir du pouvoir…