Deux jours de discussions autour de trois
thèmes : 1. «La gestion des populations frontalières» ;
2. «La coopération judiciaire dans le cadre de la lutte contre le
terrorisme» ; 3. «Le financement du terrorisme». Les débats
autour de ces thèmes ont permis de fructueux échanges entre les représentants
des trois pays. Il en est résulté quelques propositions de modules de
formations à l’intention des différents acteurs de la lutte contre le
terrorisme.
Les forces armées et de sécurité pour
augmenter leurs capacités à faire face et à réagir, mais aussi à prévenir. Les Magistrats
pour leur donner les moyens de faire jouer à l’Appareil judiciaire le rôle qui
est le sien. On a souligné les insuffisances à ce niveau quant aux poursuites
engagées ici et là. Rarement une affaire de drogue par exemple a donné lieu à
une enquête judiciaire digne de ce nom. D’où la nécessité de promouvoir la
complémentarité entre les enquêtes de police et de justice.
La sensibilisation des populations
riveraines sur les défis sécuritaires. L’objectif n’est pas d’en faire des
auxiliaires des forces de sécurité, mais de leur faire prendre conscience du
danger que constitue pour elles l’entretien d’un trafic ‘t/ou l’infiltration d’acteurs
du crime organisé. Le religieux doit être sollicité aussi : «Ce module sera mené par des Ulémas et des
spécialistes réputés prônant les idéaux de paix de l’Islam. Il traitera aussi
du Jihad, de la gouvernance et de la place des non-musulmans dans nos sociétés».
Une formation pour promouvoir la
citoyenneté et l’Eta de droit. Une autre à l’intention des journalistes «sur la couverture médiatique du terrorisme
afin d’éviter qu’ils en soient des vecteurs, des relais ou des tribunes pour
terroristes. Ce module doit être développé à l’endroit des responsables de
communication des armées».
En plus, il a été préconisé la mise en œuvre
d’un «module de formation sur le
narcotrafic et la criminalité transnationale. Ce module destiné aux
représentants des agents de l’Etat et de la société civile, a pour but de faire
prendre conscience de la menace globale que constitue le narcotrafic mais aussi
de son imbrication factuelle avec la criminalité transnationale organisée en
Afrique».
Pour mieux ancrer les approches dans une
vision régionale, il est prévu de dispenser «un module sur les instruments internationaux, régionaux et nationaux de
lutte contre le terrorisme pour une meilleure connaissance du cadre juridique
et des différents mécanismes à la disposition des praticiens». En plus d’un
module destiné à la lutte contre le blanchiment «avec un accent particulier sur les situations locales afin d’outiller
les praticiens de tous les domaines sur la menace qu’il représente sur nos
économies et toutes ses dimensions criminelles».
Le conseil scientifique a recommandé l’harmonisation
des textes juridiques et le renforcement des bonnes pratiques existantes dans
le domaine des procédures judiciaires (extradition notamment) et celui des
Droits humains. Il a souhaité la redynamisation des échanges de renseignements
entre les pays concernés et la formation d’équipes d’enquêteurs spécialisés
(OPJ et Magistrats). Parmi les recommandations soumises au Conseil d’administration
qui se tient en juin prochain, figure l’amélioration des conditions de vie et
de travail des forces de défense et de sécurité dans tous nos Etats afin de les
mettre dans les conditions de faire face à la menace.
En outre le Conseil scientifique a
souhaité que le conseil d’administration entreprenne les démarches nécessaires
pour que l’Algérie rejoigne le CSS. Une façon d’en faire un instrument des «pays du champ» (Mali, Niger, Algérie et
Mauritanie). avec l’espoir de ne pas le voir devenir ce que furent l’Etat Major
conjoint de Tamanrasset ou le centre de renseignements commun d’Alger.
Enfin de compte, il a été proposé au Conseil d’administration
de renouveler la présidence du Niger, le Mali ne pouvant pas présider aux
destinées de l’organe naissant et la Mauritanie préférant attendre.