Effectivement, la correction du baccalauréat – des examens en
général – compromet sérieusement les résultats. Tout comme le système de
surveillance et l’environnement en général.
Jusqu’au milieu des années 80, on pouvait imposer aux enseignants
correcteurs de porter la correction des examens sur les tableaux des salles où
le travail devait être fait, en détaillant le barème des notations. C’est ainsi
qu’on pouvait assurer une certaine équité pour tous les candidats et en même
temps éviter de faire payer aux élèves les carences de certains correcteurs.
Car ceux-ci peuvent être incompétents ou inaptes à faires ces corrections.
Comme ils peuvent être sous pression surtout depuis qu’ils sont payés au nombre
de feuilles corrigées.
Les sujets sont choisis parmi une multitude de propositions faites
par les enseignants des classes terminales (au primaire pour le concours, au
secondaire pour le brevet et le baccalauréat). On doit arriver à obliger les
auteurs des sujets retenus à donner les corrections détaillées avant de les polir
par les plus aguerris de leurs collègues correcteurs. Et éviter ainsi les aléas
dénoncés aujourd’hui par les élèves candidats.
Il est temps aussi de réformer le système de surveillance. Face à
l’usage de moyens modernes, il faut certainement penser à utiliser des moyens
de lutte tout aussi modernes pour limiter le recours à la triche. Installer par
exemple des brouilleurs de réseaux dans les centres en plus du perfectionnement
des fouilles corporelles. Sinon demander aux opérateurs de limiter sinon de
couper le système internet pour les mobiles (GSM). En attendant de trouver la
parade, instaurer un système de reconnaissance pour les
enseignants-surveillants travaillant correctement et de sanction pour les
défaillants. Moraliser le système pare la sanction et la récompense.
Il faut reconnaitre que les parents d’élèves, la société en
général, jouent un rôle extraordinairement pervers dans les malversations
décriées ici et là dans le déroulement des examens. En occupant les espaces où
se déroulent les examens, en cherchant à corrompre tel ou tel enseignant, en
poussant leurs enfants à croire qu’ils ne peuvent réussir que s’il y a
malversation…
La triche comme phénomène est un mal social qui nous ronge depuis
bien longtemps. Ce n’est pas par hasard si les concepts de gazra et de thieb-thib
sont devenus des valeurs positives, des pratiques normales et même louables…
c’est bien parce que la culture de la seyba est redevenue un fait
social… le héros, c’est un peu le çou’louk des temps anciens… les
qualités chevaleresques en moins.