Il
avait juré par Allah que Ould Abdel Aziz était dans «l’incapacité», sans
préciser. Il revient et précise : «…dans l’incapacité physique de
diriger…». Bien sûr qu’il se ménage une porte de sortie en défiant Ould
Abdel Aziz de revenir immédiatement à ses activités «normales» : ses
voyages à l’étranger, ses déplacements à l’intérieur, ses rencontres…
Ce
qui intrigue dans cette «reprise» du serment de la semaine passée, c’est qu’on
croyait que le chef islamiste estimait que le Président dont il exige le départ
depuis près de deux ans, était «incapable» moralement ou intellectuellement ou
encore politiquement… On ne pouvait pas croire que Ould Mansour faisait ce
serment autour de la santé du Président alors que les rumeurs savamment
orchestrées autour de sa santé commençaient par être évidemment démenties. Mais
non ! c’est bien pour dire que Ould Abdel Aziz était «désormais dans l’incapacité
physique de remplir ses fonctions»… Les «bons» Musulmans de chez nous, ceux
qui affichent la piété et s’arrogent le droit d’en imposer aux autres, ceux-là
se réservent toujours une porte de sortie dans pareils cas. «Ce n’est pas ça
que j’ai voulu dire, mais ça…» Qu’importe la sincérité après.
Oui,
il est évident que le Président Ould Abdel Aziz ne reviendra pas immédiatement
à son rythme normal de travail. Mais il est évident qu’il est dans toutes ses
capacités. L’interview avec France 24 nous a révélé un homme d’une grande
lucidité, d’une franchise évidente parce qu’il n’a rien tu de son état et
surtout parfaitement au courant des derniers développements en Mauritanie et
dans la région en général. Il a été ferme là où il fallait (dossier malien),
rassembleur quand il s’est adressé au peuple mauritanien et franc pour ce qui
est de son état de santé.
Une
première fois, le président de Tawaçoul a voulu convaincre son auditoire qui
commençait à douter de tout ce qui se disait et qui s’écrivait allègrement. Le deuxième
serment – qui prenait l’allure d’un sermon - devait être plus prononcé, plus
élaboré parce qu’il était destiné à balayer une réalité, un fait : le
Président Ould Abdel Aziz recouvrait toutes ses aptitudes physiques et préparait
son retour triomphal au pays.
«Triomphal»,
pourquoi ? Parce qu’il aura vaincu, si l’on en croit tout ce que ses
détracteurs (et parfois ses alliés) ont dit, nombre d’épreuves et de risques. De
quoi en faire, encore une fois, un être couvert par une baraka qui l’a
plusieurs fois accompagné, parfois sauvé des pires faux pas…
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