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jeudi 22 novembre 2012

Le serment (sermon) de Jemil


Il avait juré par Allah que Ould Abdel Aziz était dans «l’incapacité», sans préciser. Il revient et précise : «…dans l’incapacité physique de diriger…». Bien sûr qu’il se ménage une porte de sortie en défiant Ould Abdel Aziz de revenir immédiatement à ses activités «normales» : ses voyages à l’étranger, ses déplacements à l’intérieur, ses rencontres…  
Ce qui intrigue dans cette «reprise» du serment de la semaine passée, c’est qu’on croyait que le chef islamiste estimait que le Président dont il exige le départ depuis près de deux ans, était «incapable» moralement ou intellectuellement ou encore politiquement… On ne pouvait pas croire que Ould Mansour faisait ce serment autour de la santé du Président alors que les rumeurs savamment orchestrées autour de sa santé commençaient par être évidemment démenties. Mais non ! c’est bien pour dire que Ould Abdel Aziz était «désormais dans l’incapacité physique de remplir ses fonctions»… Les «bons» Musulmans de chez nous, ceux qui affichent la piété et s’arrogent le droit d’en imposer aux autres, ceux-là se réservent toujours une porte de sortie dans pareils cas. «Ce n’est pas ça que j’ai voulu dire, mais ça…» Qu’importe la sincérité après.
Oui, il est évident que le Président Ould Abdel Aziz ne reviendra pas immédiatement à son rythme normal de travail. Mais il est évident qu’il est dans toutes ses capacités. L’interview avec France 24 nous a révélé un homme d’une grande lucidité, d’une franchise évidente parce qu’il n’a rien tu de son état et surtout parfaitement au courant des derniers développements en Mauritanie et dans la région en général. Il a été ferme là où il fallait (dossier malien), rassembleur quand il s’est adressé au peuple mauritanien et franc pour ce qui est de son état de santé.
Une première fois, le président de Tawaçoul a voulu convaincre son auditoire qui commençait à douter de tout ce qui se disait et qui s’écrivait allègrement. Le deuxième serment – qui prenait l’allure d’un sermon - devait être plus prononcé, plus élaboré parce qu’il était destiné à balayer une réalité, un fait : le Président Ould Abdel Aziz recouvrait toutes ses aptitudes physiques et préparait son retour triomphal au pays.
«Triomphal», pourquoi ? Parce qu’il aura vaincu, si l’on en croit tout ce que ses détracteurs (et parfois ses alliés) ont dit, nombre d’épreuves et de risques. De quoi en faire, encore une fois, un être couvert par une baraka qui l’a plusieurs fois accompagné, parfois sauvé des pires faux pas…

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