C’est
une discussion avec mon ami Billil qui m’a convaincu de parler de ce dont je
vais vous parler. Un peu de ces valeurs qui ont manqué dans la gestion de la
phase actuelle de notre devenir.
Trois
notions selon mon ami ont disparu, participant au dérèglement de notre système
de valeurs : «trezgui», «tmaghviir» et «tazawiit».
La
première notion, «trezgui», est dérivée du nom de la première vague des Bani
Hassane, les Awlad Rizg qui ont établi leur autorité sur une grande partie du
sud-ouest, ce qui deviendra plus tard l’Emirat du Trarza. La notion leur dicte
une certaine hauteur vis-à-vis de tout ce qui est «petit», ce qui est «minable»…
Quand on est «mrezgui», il y a des misères qu’on ne peut s’autoriser. Exercer une
pression sur le plus faible, voler, ruser pour avoir un indu, exprimer un
attachement prononcé pour la nourriture, pour le bien d’ici-bas…
«Tmaghviir»
vient des Mghafra, la deuxième et dernière vague des Hassanes qui ont
finalement dominé le pays, imposant leur langue (le Hassaniya) et fondant un
nouveau pouvoir. C’est une forme évoluée de «trezgui» et va plus loin parce qu’elle
impose un devoir d’assistanat au plus faible, à l’opprimé, d’imposer la
grandeur d’esprit, la Morale comme contrainte dans l’action…
«Tazawiit»,
c’est un concept tiré de la composante maraboutique (Zwaya) de la société. Ce sont
bien les lettrés qui ont imposé une idéologie qui fait de leurs valeurs l’élément
stabilisateur de la société…
Les
trois notions imposent de ne pas mentir, de ne pas tricher, de ne pas trahir, d’être
mesuré, tolérant, équitable, juste, précis… tout ce qui a manqué à l’élite
mauritanienne ces dernières années, particulièrement ces dernières semaines…
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