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samedi 26 mai 2012

De la transparence


Ils étaient près de 80 élus, entre Maires, Députés et Sénateurs, à avoir été attendus à Rosso, capitale de la région du Trarza, en vue de participer au séminaire organisé par le Comité national de l’ITIE au profit des élus des régions du Brakna et du Tarza. Similaire à celui orga,isé à Kaédi, capitale du Gorgol, il y a trois mois et qui a regroupé les élus du Gorgol et du Guidimakha, le séminaire de deux jours entre dans le cadre de la sensibilisation autour de la question de l’Initiative de transparence des industries extractives (ITIE).
C’est en 2006 que la Mauritanie, à la faveur de la transition de l’époque, a adhéré à l’Initiative. Mais c’est seulement en février 2012 que le pays a été déclaré «pays conforme», en même temps que le Pérou.
« Le Pérou montre la voie concernant la transparence des ressources naturelles en Amérique latine, notamment en divulguant les paiements au niveau local comme au niveau national. La Mauritanie a surmonté des circonstances difficiles et a démontré un engagement soutenu envers la mise en œuvre de leur ITIE. Je voudrais féliciter le gouvernement, les organisations de la société civile ainsi que les entreprises de ces deux pays qui ont mené à bien ces deux processus. Je me réjouis de l’engagement du Pérou à l’égard d’une transparence accrue au niveau régional, ainsi que des intentions de la Mauritanie d’inclure le secteur de la pêche dans ses déclarations ITIE». Ce sont là les mots du Président du Conseil d’Administration de l’ITIE commentant l’évènement.
Ils sont 14 pays déclarés «conformes», ce qui veut dire qu’ils disposent d’un processus crédible, efficace et transparent de divulgation et de rapprochement annuels des données concernant l’ensemble des revenus de son secteur extractif. C’est une manière d’imposer de nouvelles règles permettant aux citoyens de savoir combien leur pays reçoit en contrepartie de l’exploitation de ses ressources par les compagnies internationales. Il touche tous les domaines extractifs gaziers, pétroliers et miniers. L’objectif étant d’améliorer la gouvernance dans ce domaine, premier pourvoyeur de corruption des Etats.
Les séminaires de sensibilisation visent justement à confronter les opérateurs miniers, gaziers et pétroliers d’une part, les structures étatiques d’autre part, aux représentants des populations. Une manière pour les premiers de dire «voilà ce que nous versons aux autorités», aux seconds de dire «voilà ce que nous recevons» et parfois «voilà où ç a va», enfin pour les représentants des citoyens d’avoir une idée exacte des revenus et de leur destination.
Le séminaire de Rosso qui dure les 26 et 27 mai, sera suivi d’une journée de réflexion à Nouakchott. Cette journée sera consacrée à la réflexion sur les défis futurs de l’ITIE. Une façon de faire participer la partie mauritanienne, désormais partie prenante et modèle du processus.
La journée de Nouakchott sera animée par Marie Ange Kalenga, Directrice Afrique Francophone au Secrétariat international de l'ITIE, et sera l’occasion pour le Comité national mauritanien de concrétiser certaines de ses propositions-phares dont notamment la prise en compte des ressources halieutiques dans le domaine de l’extractif donc l’Initiative.
Il faut rappeler que 35 pays ont engagé la mise en œuvre de l’Initiative. Qu’elle est fondée sur un processus volontaire, participatif, incluant gouvernements, secteur privé et société civile. Au niveau du Comité national mauritanien, la répartition est la suivante : 8 pour les autorités gouvernementales, 8 pour le privé de l’extractif, 8 de la société civile (ONG spécialisées dans le secteur, ou celui de l’environnement ou même celui des Droits de l’Homme), 2 représentants de la presse, 2 de l’Association des Maires, 1 représentant du Barreau national des avocats et 1 expert. 

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