Il
y a ceux qui sont occupés par des guerres entre eux. Malgré le fait d’être aux
affaires, ils dépensent moyens et énergies pour barrer la route à des
adversaires avec lesquels ils partagent pourtant l’engagement derrière le «même
programme».
Ce
n’est pas la sécheresse et ses effets néfastes, ce n’est pas la proximité de
grands rendez-vous comme le sommet de l’Union Africaine, ce n’est pas la menace
d’un futur pour lequel il faut se préparer en anticipant ses problématiques qui
viendront s’ajouter à celles du présent déjà compliqué par le refus obstiné de
régler celles du passé (proche et lointain), ce ne sont pas les retards dans la
réalisation de projets structurants, ni les «revues à mi-parcours» des
programmes financés par les partenaires techniques et financiers (PTF)… rien de
tout ça ne les occupe.
Les
ministres, parce qu’il s’agit d’eux, sont absorbés par la bataille de
l’implantation. Le résultat est là : des quotidiens où il n’est question
que de promesses ou de menaces de promouvoir celui-là pour son alliance, de
casser celui-ci pour lui faire payer son engagement dans le camp d’en face…
On
sait déjà que Mohamed Lemine Ould Seyidi, ancien député de Tawassoul à Tintane,
est assuré d’être présenté, cette fois-ci par l’UPR, à la Législature prochaine.
C’est ce que dit LE ministre aux acteurs politiques de Tintane qu’il veut
rallier à la cause.
Au
Hodh, au Brakna, au Gorgol, au Trarza, en Guidimakha et même à Nouakchott, les
clans sont menés par de dignes représentants de la République qui donnent ainsi
le la de l’éclatement de l’ensemble au pouvoir.
Il
y a ceux qui sont plongés dans la classe de «rattrapage». Ceux-là ont refusé de
voir venir les évènements. Encore une fois, ils se préparent à les subir. Comme
par le passé, ils se trompent de combat.
Chacun
des pans de ce côté de la scène politique s’active pour rattraper à sa manière
le temps perdu. Avec beaucoup de maladresses pour les uns et de mauvaise foi
pour les autres. Pas de programme commun. Pas de candidats communs. Pas de
perspective commune.
L’objectif
est aujourd’hui la dissolution de la CENI. Alors qu’ils ont torpillé le
processus qui devait en faire une institution représentative et consensuelle.
Cette
demande de dissolution de la CENI relève de la tactique pernicieuse qui a fait
l’ajournement du renouvellement du Sénat en 2011 quand les mêmes avaient
demandé le recul pour permettre la participation d’un grand nombre au dialogue
en perspective. Avant de se rétracter et de boycotter avec pour résultat la
«péremption» des institutions non renouvelées et l’invocation de leur
illégalité. Aujourd’hui, tout ce qui peut reculer les élections est fallacieux
et dangereux pour la démocratie, y compris le dialogue ou la dissolution de la
CENI.
Le
départ annoncé du Président Mohamed Ould Abdel Aziz sidère ses opposants qui
n’avaient d’autre convergence que la haine de celui qui a provoqué la fin du
régime de Moawiya Ould Taya et de l’expérience avec Sidi Ould Cheikh Abdallahi.
Des orphelins de l’un ou l’autre qui sont encore plus orphelins aujourd’hui avec
ce départ désormais certain.
Entre
les premiers et les seconds, il existe une animation active – au sens du
théâtre des ombres – qui va dans tous les sens et dont la raison existentielle
n’est autre que la volonté de s’affirmer. En tant que communauté, en tant que
cause, en tant que clan, en tant que tendance, en tant qu’acteur… et pour ce
faire, rien, absolument rien n’est interdit. Au contraire, il faut user de
fausses informations, d’analyses erronées, de chiffres tronqués, de fausses
vérités, de descriptions fallacieuses… pour tromper l’opinion et se donner
l’aire de justicier.
Les
discours populistes sous nos latitudes n’ont aucune originalité. Ils utilisent
les mêmes moyens et visent les mêmes objectifs que dans le reste du monde. Les
fascismes se ressemblent. Les racismes aussi.
Résultat :
l’image du pays détruite par ses fils qui croient ainsi se rapprocher de la
prise de pouvoir ou imposer à ceux qui l’ont de le partager avec eux. Sacrifiant
du coup l’intérêt général sur l’autel des ambitions sectaires et égoïstes.
L’existence
d’un troisième larron dans le jeu politique devrait pousser les acteurs
politiques qui croient encore en une Mauritanie unie, en une Mauritanie pour
tous, les pousser à chercher la convergence pour atténuer l’émiettement, ce mal
qui ronge notre société et qui ne peut profiter qu’aux sectarismes et égoïsmes
, différents dans leurs expressions multiples, semblables dans leurs essences
et dans leurs compréhensions du monde et de son devenir.
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