Lors
de sa visite à Kiffa, le Président de la République Mohamed Ould Abdel Aziz a
eu droit à une exposition qui se voulait un lancement de la campagne pour la
promotion du riz mauritanien. D’ailleurs, une série de sketchs et de spots
publicitaires diffusés sur les antennes des télévisions et des radios
nationales, avait accompagné cette campagne. Le gouvernement avait alors décidé
de subventionner le riz mauritanien en le vendant dans les boutiques SONIMEX à
130 UM le kilogramme. Tout ça ressemblait à une belle opération «consommons
mauritanien» que le gouvernement engageait.
La
semaine dernière, le gouvernement a décidé de rehausser le prix du kilogramme
de riz mauritanien pour le vendre à 205 UM au lieu de 130. Le riz mauritanien
est-il devenu si convainquant ? n’a-t-il plus besoin de promotion ? L’on
remarque qu’en même temps que le prix augmentait, les campagnes de promotion
sont arrêtées. Alors ?
Il
faut dire que la production de riz en Mauritanien a suscité – continue de
susciter – de grands étonnements. Si dans le temps, la politique de production
a été l’occasion de grandes malversations entrainant l’échec des politiques
agricoles en Mauritanie, elle est restée, malgré les déclarations solennelles,
l’une des poches de la gabegie.
En
effet, c’est bien autour de la commercialisation du riz que les grosses
affaires s’opèrent. Cela commence par le décorticage qui occasionne des
contrats mirobolants au profit des propriétaires des usines et au détriment de
l’acheteur principal qui est la SONIMEX. Cela continue avec les boutiques Emel
où de nombreux trous financiers ont été détectés ces dernières années. Aujourd’hui,
la SONIMEX aurait une sérieuse ardoise contractée auprès des usiniers. Et, plus
grave, des quantités énormes de riz avarié achetés à prix fort.
Certains
usiniers continuent de ne pas épurer leur passif en riz, des quantités pour
lesquelles ils avaient été payés à l’avance par la SONIMEX qui n’a rien fait
jusqu’à présent pour recouvrir ses biens.
La
riziculture, imposée par la Banque Mondiale comme pôle du développement
agricole dans la Vallée du Fleuve, a absorbé 90% des financements destinés au
secteur. Depuis quelques années, le ministère de l’agriculture essaye de sortir
d’une logique infernale en diversifiant la production. L’expérience réussie de
la culture du blé, mais aussi le développement du maraichage dans des zones
habituellement oubliées des politiques publiques, annoncent un revirement qui
sera certainement bénéfique pour l’agriculture en Mauritanie.
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