Il
y a quelques années, fin 2009-début 2010, la société minière Tasiast proposait
à la Mauritanie la construction d’un Centre des urgences moderne à Nouakchott
pour un coût total de six millions dollars. L’étude de faisabilité et de la
formulation du concept a été entièrement financée par la société qui voulait
participer à l’effort national visant le développement des infrastructures
sanitaires. Une manière d’accompagner la volonté affichée du Président de la
République qui commençait à donner une importance particulière au développement
des infrastructures sanitaires.
Quand
la société minière présenta le projet aux autorités concernées, celles-ci se
contentèrent d’abord de laisser la démarche sans réponse. Avant de se rattraper
pour proposer que la société commence à construire sur sa part de l’investissement
(trois millions dollars) en attendant que la partie mauritanienne se décide.
C’est
ainsi que les locaux du Centre des urgences fut construit dans un espace situé
entre l’hôpital national (CHN) et celui de la cardiologie. Vous pouvez voir les
bâtiments à partir de l’avenue qui les longe. Bien sûr que les ambitions ont
été revues à la baisse : plus besoin par exemple de prévoir un «coin»
pour l’atterrissage des hélicoptères d’urgence. Mais passons…
Estimant
avoir fini la construction de l’immeuble lui-même, la société minière signifia
aux autorités qu’il restait un reliquat de huit cents mille dollars. Une manne
qui aiguisa d’abord les appétits. Mais «on» se ressaisît rapidement
parce que le pourvoyeur des fonds suggéra que la somme soit utilisée pour
mettre en place d’un système de distribution des gaz médicaux dans le Centre
(oxygène…).
Un
premier appel d’offres a été lancé. Mais les autorités concernées, sachant «qui»
elles voulaient pour ce marché, spécifièrent dans le marché une exigence :
le compresseur doit être de la même marque que celui qui existe déjà au CHN
(hôpital national) et qui a été acheté chez un fournisseur «particulier».
Oubliant que spécifier la marque d’un produit relevait de la concurrence
déloyale et que cela était formellement interdit par les nouvelles règles
régissant l’attribution des marchés. Ce sera justement la raison de l’opposition
exprimée par l’Autorité de régulation des marchés quand elle a été sollicitée
pour l’adjucation du marché finalement obtenu par le fournisseur favori
pourtant proposant l’offre la plus chère.
On déclara le marché infructueux malgré l’existence d’autres
offres techniquement valables et financièrement plus favorables. Côté Autorité
des marchés, on attend la décision des autorités sanitaires. Côté autorités, on
attend visiblement de trouver la formule qui pourrait permettre de donner le
marché au plus «proche», au plus «connu des services». Quitte à
perdre du temps à réaliser une aussi importante infrastructure que ce Centre
des urgences dont la construction a finalement pris près de cinq ans… tout un
mandat…
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