Hier,
on parlait ici du dynamisme de cette colonie mauritanienne de Belgique. Preuve
de ce dynamisme, la création d’une société de transport maritime par des
opérateurs mauritaniens qui ont vu ce qu’ils pouvaient gagner sur ce marché. On
a vu que la moyenne des voitures exportées vers la Mauritanie se chiffre entre
1.500 et 2000 véhicules. C’est déjà un marché à conquérir et dont profitaient
jusque-là des opérateurs syro-libanais qui sont devenus très connus sur le
marché national. Avec certains d’entre ces opérateurs, les relations sont vite
passées au niveau de l’amitié personnelle. Si bien qu’ils ont commencé à
adopter les méthodes et la culture des Mauritaniens. La création, il y a deux
ans, de la SHIP TO MAURITANIA a été un tournant. Elle a vite repris le
marché du transport vers la Mauritanie.
Son
directeur nous explique qu’elle est présente à Dubaï, aux Etats-Unis et un peu
partout en Allemagne. Elle a ouvert deux bureaux, l’un en Allemagne et l’autre
en France en plus de son bureau central de Bruxelles. Elle couvre aujourd’hui
31% du trafic du port de Nouakchott. Car elle a fait une percée vers le marché
malien où elle a réussi à avoir des contrats avec des importateurs
institutionnels. Son ambition est de devenir un acteur du transport maritime
dans toute la côte ouest-africaine. Avec une vingtaine d’employés dont 14
mauritaniens, cette petite entreprise mauritanienne créée en Belgique par des
anciens «importateurs de voitures» est un peu un signal que l’heure de
la conversion sinon de l’évolution est arrivée.
Quand
on vient de Nouakchott où s’amassent des dizaines de voitures dans «les
bourses» de Nouakchott, on est frappé par la frénésie qui caractérise le
milieu des affaires mauritanien en Belgique. Mais pourquoi continue-t-on à
importer des voitures alors qu’il y en a des dizaines qui attendent acquéreur
sur le marché ?
La première explication qui est donnée : «C’est
le manque d’opportunités d’investissements qui nous amène à continuer à
investir dans cette activité. Le marché des voitures et celui de l’immobilier
constituent un placement pour des bénéfices faciles». Mais on ne peut
s’empêcher de penser à tout ce que cela demande en termes d’investissements en
devises, de création de circuits parallèles de transfert d’argent et finalement
de trafic de devises… Pour soulever une inquiétude : d’où vient tout cet
argent et quels circuits prend-il ?
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