L’assassinat de Ghislaine Dupont et Claude Verlo, tous deux
journalistes à RFI, vient juste de faire l’objet de l’ouverture d’une enquête
judiciaire.
Le 2 novembre 2013, les deux journalistes sont enlevés à Kidal où
ils venaient d’interviewer un leader touareg, puis assassinés par leurs
ravisseurs non loin de la ville. L’opération avait choqué pour le procédé et la
gratuité de l’acte. Plus tard, une première information fera état de la
responsabilité de Bayes Ag Bakabo, activiste touareg connu pour ses relations
avec AQMI et ses implications dans les réseaux de trafic de drogue. Puis on est
entré dans une zone de silence sur la question. Il aura fallu que les proches,
amis et parents, des deux victimes exigent la lumière sur cet assassinat pour
que les choses bougent en France. En mars dernier, ils avaient demandé à savoir
tout sur les résultats de l’enquête préliminaire. S’interrogeant sur la lenteur
des procédures – aucun juge d’instruction n’avait été désigné pour enquêter sur
l’affaire -, ils avaient eu une première réponse de la part du Parquet qui
avait fait état d’une «demande d’entraide internationale» pouvant aboutir à la
levée d’immunité de fonctionnaires internationaux de la force multinationale
(MINUSMA).
Le parquet de Paris a donc ouvert ce vendredi (11/4)
une information judiciaire sur le double assassinat. L'information judiciaire
est ouverte contre X pour «enlèvement et séquestration en bande organisée en
relation avec une entreprise terroriste», «assassinats en bande
organisée en relation avec une entreprise terroriste» et «association de
malfaiteurs en vue de préparer des crimes terroristes d’atteintes aux personnes»
(dépêches citant les sources judiciaires).
En attendant les conclusions de l’enquête, on peut d’ores et déjà
certaines des questions qui restent posées : comment les deux journalistes
se sont retrouvés pris au piège dans une ville réputée dangereuse ?
pourquoi ils étaient sans escorte ? comment leurs ravisseurs ont-ils pu
les amener jusqu’en dehors de la ville alors que les contrôles tiennent toutes
les entrées de la ville ? qui a renseigné les ravisseurs sur le programme des
victimes ? comment l’enlèvement a tourné à l’assassinat ? pourquoi
cet assassinat juste après la libération des otages d’Arlit ? pourquoi les
ravisseurs ont-ils abandonné une voiture sur place ? vers où ont-ils fui
et comment ont-ils évité d’être repérés par le dispositif français et africain
de la MINUSMA ?
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