Il
y a comme une odeur de magouilles internationales. Le monde bouge et se
recompose. Encore suivant le clivage Est-Ouest. Cette fois-ci l’Est englobe
tout l’Orient, avec des puissances comme la Russie, la Chine, le Japon et de
grands pays comme l’Inde, le Pakistan, l’Iran… une aire de civilisation qui en
commun l’espace et le fond culturel. L’Ouest quant à lui, c’est en gros
l’espace de civilisation judéo-chrétienne. C’est l’Europe (Union Européenne),
l’Amérique (USA, Canada).
Le
monde «civilisé» a besoin de
redistribuer les rôles et les cartes. C’est ce qui est en train de se passer
sous nos yeux. Les déchirements en Egypte, en Libye, en Syrie, au Bahreïn, au
Yémen, mais aussi en Centrafrique, au Kenya, au Soudan, au Congo, au Nigéria…,
ces déchirements ne sont que des manifestations de cette lutte d’influence.
Chacun voulant garder son pré-carré, sa zone d’influence. Les engagements sont
parfois directs, parfois par pays ou par factions interposées. Dans ce jeu, les
monarchies du Golfe jouent le rôle du financier après avoir essayé vainement de
jouer celui du gendarme.
Autour
des pourparlers de Genève (I et II), c’est la carte du Monde qui est dessinée
par les puissances. A la Russie on abandonnera une zone d’influence
donnée : la Syrie au Moyen-Orient et dans une moindre mesure l’Egypte, l’Asie
centrale et une partie de l’Europe de l’Est. La Chine pourra prendre pied en
Afrique et dans des enclaves du Golfe. Le reste reviendra à l’aire d’influence
occidentale.
Dans
ce jeu des puissances, nous avons à réfléchir à ce que nous pesons. Autant dire
rien. Avec trois millions d’habitants, nous ne constituons pas un marché
attractif. Nous avons été incapables jusque-là de cultiver ce que nous savons
le mieux faire : le sens du commerce et des affaires pour jouer pleinement
notre rôle de charnière entre les deux bords du Sahara. Nos choix dans
l’éducation ont donné un résultat catastrophique : nous n’avons même pas
pu former pour les marchés d’aujourd’hui.
Que
faire pour continuer à exister dans un monde sans état d’âme ?
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