Les
Espagnols qui sont venus à Walata, il y a des années sont repartis en laissant
derrière eux quelques réalisations dont : la bibliothèque, les jardins, le
musée, l’assainissement, l’alimentation en eau… Pour célébrer cet exemple de coopération
réussie, la reine Sofia d’Espagne avait effectué une visite à Walata en février
2005.
Les
Espagnols sont partis et les habitants de Walata ont été abandonnés à leur
sort. Même si la ville est classée «Patrimoine universel» par l’UNESCO,
elle ne bénéficie pas d’une attention toute particulière. C’est pourquoi de
grands espoirs avaient été nourris à l’occasion du festival des villes
anciennes. Notamment celui de voir les autorités lancer un programme de
restauration de ce patrimoine en délabrement.
Il
s’agit d’abord de reprendre le travail là où la coopération espagnole l’a
laissé. Récupérer toutes les données numérisées, publier ce qui doit l’être et
l’exposer dans la bibliothèque. Réhabiliter le musée en l’enrichissant de
nouvelles collections. Restaurer le système d’évacuation des eaux et voir avec
la mairie ce qui peut être fait pour les ordures ménagères. Créer un système de
protection des maisons et espaces encore en état et essayer de pousser à la
restauration des maisons en ruine.
Les
images de 1977, de 1980 et d’autres plus récentes montrent combien la ville se
rétrécit à cause du délabrement. Trouver une manne pour la Mahadra et la rouvrir
pour accueillir les étudiants de l’espace sahélien prêt à y recevoir un
enseignement originel de qualité. Faire de la ville un véritable centre
touristique et culturel et organiser des voyages scolaires pour des colonies de
vacances de jeunes Mauritaniens de tous horizons. Ramener Walata à sa vocation
naturelle qui est celle de carrefour d’échanges et de rencontre entre mondes arabes
et africains. Sauver ce qui peut encore l’être de l’ancien site de Tizight et
de son cimetière.
Un
autre projet mérite à mes yeux d’être lancé pour symboliser un nouveau départ
pour une Mauritanie sans bagne, sans exaction : celui de la transformation
du fort en centre culturel ou en musée. La meilleure manière de laver les
souillures du passé et d’alléger le fardeau de la culpabilité d’avoir commis
tant d’arbitraire à ‘encontre de citoyens qui n’ont commis aucun crime.
Il
faut encourager ceux des habitants intéressés à rester sur place et à trouver
une activité génératrice de revenus. Pousser aussi la mairie à travailler pour
le bien-être de la population en apportant ce qui manque et surtout en
proposant des projets porteurs.
Le
festival de Walata, s’il a raté dans les aspects de la création artistique et
littéraire et dans l’organisation, a permis de mettre la cité sur la sellette
pendant une quinzaine de jours. Espérons qu’elle ne soit pas vite oubliée.
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