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vendredi 17 janvier 2014

Qui sauvera ces trésors ?

Les Espagnols qui sont venus à Walata, il y a des années sont repartis en laissant derrière eux quelques réalisations dont : la bibliothèque, les jardins, le musée, l’assainissement, l’alimentation en eau… Pour célébrer cet exemple de coopération réussie, la reine Sofia d’Espagne avait effectué une visite à Walata en février 2005.
Les Espagnols sont partis et les habitants de Walata ont été abandonnés à leur sort. Même si la ville est classée «Patrimoine universel» par l’UNESCO, elle ne bénéficie pas d’une attention toute particulière. C’est pourquoi de grands espoirs avaient été nourris à l’occasion du festival des villes anciennes. Notamment celui de voir les autorités lancer un programme de restauration de ce patrimoine en délabrement.
Il s’agit d’abord de reprendre le travail là où la coopération espagnole l’a laissé. Récupérer toutes les données numérisées, publier ce qui doit l’être et l’exposer dans la bibliothèque. Réhabiliter le musée en l’enrichissant de nouvelles collections. Restaurer le système d’évacuation des eaux et voir avec la mairie ce qui peut être fait pour les ordures ménagères. Créer un système de protection des maisons et espaces encore en état et essayer de pousser à la restauration des maisons en ruine.
Les images de 1977, de 1980 et d’autres plus récentes montrent combien la ville se rétrécit à cause du délabrement. Trouver une manne pour la Mahadra et la rouvrir pour accueillir les étudiants de l’espace sahélien prêt à y recevoir un enseignement originel de qualité. Faire de la ville un véritable centre touristique et culturel et organiser des voyages scolaires pour des colonies de vacances de jeunes Mauritaniens de tous horizons. Ramener Walata à sa vocation naturelle qui est celle de carrefour d’échanges et de rencontre entre mondes arabes et africains. Sauver ce qui peut encore l’être de l’ancien site de Tizight et de son cimetière.
Un autre projet mérite à mes yeux d’être lancé pour symboliser un nouveau départ pour une Mauritanie sans bagne, sans exaction : celui de la transformation du fort en centre culturel ou en musée. La meilleure manière de laver les souillures du passé et d’alléger le fardeau de la culpabilité d’avoir commis tant d’arbitraire à ‘encontre de citoyens qui n’ont commis aucun crime.
Il faut encourager ceux des habitants intéressés à rester sur place et à trouver une activité génératrice de revenus. Pousser aussi la mairie à travailler pour le bien-être de la population en apportant ce qui manque et surtout en proposant des projets porteurs.

Le festival de Walata, s’il a raté dans les aspects de la création artistique et littéraire et dans l’organisation, a permis de mettre la cité sur la sellette pendant une quinzaine de jours. Espérons qu’elle ne soit pas vite oubliée.

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