Dès le premier tour dont les résultats ne sont pas définitifs, c’est
bien Tawaçoul qui prend la première place parmi le groupe des partis dits «d’opposition».
Avec un total de 12 députés (3 sur la liste régionale de Nouakchott, 3 sur la
liste nationale mixte, 3 sur la liste nationale des femmes, 2 sièges de Wad
Naga et 1 sur les sièges de Kiffa), Tawaçoul arrive deuxième après l’Union pour
la République (UPR), le parti dit «au pouvoir». 7 sièges restent encore
à conquérir pour Tawaçoul au terme du second tour.
Il est suivi par le parti Al Wiam de Boydiel Ould Hoummoid qui
réalise un score de 8 sièges (2 à Kobenni, 1 sur la liste nationale mixte, 1
sur celle des femmes, 1 sur celle de Nouakchott, 1 sur celle de Sélibaby, 1 sur
celle de Kiffa et 1 sur celle de Mbout). Al Wiam est encore dans la course pour
3 sièges dont l’un dans une liste commune avec Tawaçoul.
Arrive en troisième position dans le camp de l’Opposition, l’Alliance
populaire progressiste (APP) avec 7 sièges (2 sur la liste régionale de
Nouakchott, 2 sur celle nationale mixte, 2 sur celle des femmes et 1 sur les
sièges de Sélibaby). APP essayera au second tour d’augmenter sa part en gagnant
les 2 sièges de Boghé et les 2 de Mounguel (avec UPR comme protagoniste).
Autant dire tout de suite que la direction de l’Institution de l’Opposition
Démocratique reviendra obligatoirement à Tawaçoul. Il s’agit jusque-là d’un «machin»
faisant pourtant partie du dispositif démocratique. Il assure à la démocratie
mauritanienne un équilibre qui permet à l’opposition démocratique d’être
impliquée dans la gestion des affaires. Notamment par l’obligation d’établir un
dialogue permanent entre le pouvoir et l’opposition à travers les rencontres
périodes obligatoires entre le Président de la République et le Chef de file de
l’Opposition démocratique. Ces rencontres demandent des deux parties une
capacité d’écoute et une nécessité d’échanges qui n’ont pas toujours été là par
le passé. Avec Tawaçoul, il est sûr que les attitudes vont changer même s’il
reste à savoir qui sera désigné pour être «Chef de file de l’Opposition
démocratique».
C’est quelqu’un qui doit être obligatoirement élu. Ce qui exclut
Jemil Mansour, le président du parti islamiste sauf s’il se présente à l’élection
sénatoriale (renouvellement du tiers du Sénat) obligatoirement organisée dans
les semaines qui viennent. Peut-être Mohamed Mahmoud Ould Seyidi, élu député et
en même temps Secrétaire général de l’Association Moustaqbal que dirige l’érudit
Mohamed el Hacen Ould Dedew, père spirituel du mouvement des Frères Musulmans
en Mauritanie.
Côté Majorité, l’UPR gagne le gros lot malgré la guerre totale qui
lui est déclarée, avec 52 députés au premier tour et 29 sièges à conquérir au
second tour. Il est suivi du Sursaut avec 4 députés déjà obtenus. Faut-il en
déduire que l’UPR sera obligé de chercher à «confectionner» une Majorité
gouvernementale. Et dans le cas d’un «gouvernement d’ouverture», APP
sera certainement associé.
Al Wiam vise apparemment la présidentielle de 2014, ce qui l’oblige
à chercher à occuper – et à bien occuper – le poste de Secrétaire général de l’Institution
de l’Opposition démocratique. Le challenge étant pour tous de faire oublier les
absents en adoptant un discours radical mais conforme à l’esprit de cette
démocratie balbutiante (reconnaissance mutuelle, respect des Institutions, y
compris la présidence, capacité de propositions…).
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