C’est d’abord un défaut de communication qui a eu la Commission électorale
nationale indépendante (CENI). Le refus de toujours anticiper pour expliquer
les procédures, préparer les gens aux effets de ces procédures, expliquer ses
positions, donner les informations à temps… tout ce qu’il fallait faire en
matière n’a jamais été fait par la CENI. Le peu qui a été fait l’a été trop
tard et de mauvaise manière.
On a vu hier soir, comment un haut responsable administratif a
essayé de rassurer sur les retards dans la diffusion des retards. Après 2
heures du matin, il prend la parole et commence à expliquer, à demi mot, les
procédures longues «parce qu’elles doivent être précises». Ensuite il
explique la lenteur par «l’inexpérience : ce sont les premières
élections que nous organisons». Ce qui n’est pas vrai dans la mesure où
tous ceux qui s’occupent des opérations ont été recrutés soi-disant parce qu’ils
sont des retraités du ministère de l’intérieur. Ils sont connus pour avoir été
dans toutes les élections du pays : en tant qu’administrateurs, en tant qu’éléments
moteurs au ministère. Ils sont bien rompus à ces opérations et s’ils avaient
voulu les entourer d’un maximum d’efficacité ils l’auraient bien fait. Mais nous
avons comme l’impression que les fonctionnaires ne veulent rien lâcher et qu’il
serait malvenu pour eux toute réussite de la CENI dans l’exercice de ses
fonctions. Sinon comment comprendre cette incapacité à donner un taux de
participation exact plus de 24 heures après la fin des opérations ? Ce ne
peut être qu’un dysfonctionnement né d’une mauvaise volonté quelconque.
Heureusement qu’il existe des radios et des télévisions privées
qui n’attendent pas la publication «officielle» des résultats. Nous savons
à peu près les tendances à partir de la compilation des résultats que les
partis récupèrent dans les P-V que leurs représentants leur rapportent. C’est
un droit consacré par la loi, celui d’avoir une copie du P-V pour chaque
représentant. Il s’agit pour les représentants d’exiger cette copie, sinon ils
auront failli en ouvrant la voie à la manipulation.
Heureusement aussi que la
fraude n’existe plus tel qu’elle était pratiquée. Nous sommes arrivés à la
situation un citoyen=un vote. Plus
de possibilité pour les administrateurs de trafiquer les chiffres et on a
désormais tous les moyens d’empêcher les malversations électorales. C’est ce
que certains acteurs politiques refusent de reconnaitre parce qu’il toujours
plus facile de dénoncer les manipulations que de faire face à la réalité de son
poids électoral.
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