Ce
n’est pas la première fois que je vous en parle, ce ne sera pas la dernière
fois, Inchaa Allah. Parce que je crois qu’il s’agit là d’un projet qui mérite
attention et accompagnement. De quoi s’agit-il ?
De
mettre à la disposition des populations les moins pourvues en moyens, le
poisson pêché dans les eaux mauritaniennes. L’opération a commencé par les saisies
faites sur les bateaux contrevenants par la Surveillance maritime et qui sont
ensuite gracieusement distribuées aux populations pauvres des grands centres
urbains. C’était du temps où le colonel Cheikh Ould Baya dirigeait la
Surveillance.
Puis
on a pensé à greffer là-dessus un projet qui aura pour ambition d’introduire le
poisson dans les habitudes alimentaires de la Mauritanie profonde. Une manière
de faire profiter les populations du terroir (et celles des villes qui n’en
avaient pas les moyens) de ce grand apport en protéines et autres composantes
nutritives. En même temps contribuer à diminuer l’effort fait sur le cheptel. Et,
immédiatement, permettre à des milliers de gens de manger enfin du poisson. Ce qui
n’est pas peu dans un pays qui a longtemps tourné le dos à la mer.
Depuis
la dernière fois où je vous ai entretenu des quantités envoyées en 2012 dans
les différents points de vente (2.476.870
tonnes au total), il faut dire que le projet avance, même si sa composante «coopération espagnole» n’est pas encore
totalement déployée.
On
compte aujourd’hui 30 centres de
stockage et 25 points de vente sur l’ensemble
du territoire national. Ces centres sont pourvus de containers de capacité
variant entre 50 et 60 tonnes. Certains, comme c’est le cas
de Kiffa, ont une capacité de 100.000
tonnes. Les centres sont régulièrement approvisionnés malgré les
difficultés liées au déficit en électricité dans certaines villes. L’approvisionnement
des Hodh a été suspendu momentanément en attendant la réalisation du tronçon
Kiffa-Tintane. Le Tagant et le Guidimakha ne sont pas encore servis.
Le
projet possède juste deux camions frigorifiques qui font la navette. Bientôt,
il sera équipé de camions et de containers grâce à la coopération espagnole qui
a accepté d’y mettre 5 millions d’euros. Il est même envisagé de trouver une
solution à la satisfaction des besoins en électricité par l’achat de groupes
par exemple.
En
attendant, le projet emploie 176
personnes environ dont 84
femmes. Ils sont tous payés sur le produit de la vente du produit. Est-il
besoin de rappeler que le poisson est vendu 50 UM/kg pour permettre aux populations les moins pourvues d’y
accéder.
La
consommation quotidienne des Wilayas varie entre 1 tonne environ et 3. C’est le
cas de Nouakchott où les 15
poissonneries écoulent 3 tonnes au
bas mot par jour. Ce qui donne une indication sur le spectre de populations
touchées.
Depuis
le mois de mars (2013), plus de 800
tonnes ont été acheminées sur les différents marchés. L’on note qu’à
Nouakchott 204 tonnes ont été
écoulées, 143 à Atar, 136 à Kaédi, 105 à Zouératt… c’est révélateur quand on découvre que 10 tonnes ont été acheminées pour la
même période à Wadane et 7 à Bir
Mogreyn, là où le poisson était peu apprécié.
Selon
les responsables du projet, l’apport né de l’accord avec l’Union Européenne et
par lequel 2% du pélagique pêché doivent
être dédiés au projet, cet apport a considérablement augmenté les possibilités
existantes. Il y a aujourd’hui un surplus qui est stocké à Nouadhibou en
attendant d’être acheminé vers les points de vente.
Par ailleurs, et grâce à une ONG de la place, des
sessions de formations ont été organisées au profit des populations du Nord
pour leur apprendre les différentes variétés de plats à base de poisson. Une manière
de leur apprendre comment en profiter au maximum.
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