mercredi 22 mai 2013

Du Collège sahélien de sécurité (2)


Deux jours de discussions autour de trois thèmes : 1. «La gestion des populations frontalières» ; 2. «La coopération judiciaire dans le cadre de la lutte contre le terrorisme» ; 3. «Le financement du terrorisme». Les débats autour de ces thèmes ont permis de fructueux échanges entre les représentants des trois pays. Il en est résulté quelques propositions de modules de formations à l’intention des différents acteurs de la lutte contre le terrorisme.
Les forces armées et de sécurité pour augmenter leurs capacités à faire face et à réagir, mais aussi à prévenir. Les Magistrats pour leur donner les moyens de faire jouer à l’Appareil judiciaire le rôle qui est le sien. On a souligné les insuffisances à ce niveau quant aux poursuites engagées ici et là. Rarement une affaire de drogue par exemple a donné lieu à une enquête judiciaire digne de ce nom. D’où la nécessité de promouvoir la complémentarité entre les enquêtes de police et de justice.
La sensibilisation des populations riveraines sur les défis sécuritaires. L’objectif n’est pas d’en faire des auxiliaires des forces de sécurité, mais de leur faire prendre conscience du danger que constitue pour elles l’entretien d’un trafic ‘t/ou l’infiltration d’acteurs du crime organisé. Le religieux doit être sollicité aussi : «Ce module sera mené par des Ulémas et des spécialistes réputés prônant les idéaux de paix de l’Islam. Il traitera aussi du Jihad, de la gouvernance et de la place des non-musulmans dans nos sociétés».
Une formation pour promouvoir la citoyenneté et l’Eta de droit. Une autre à l’intention des journalistes «sur la couverture médiatique du terrorisme afin d’éviter qu’ils en soient des vecteurs, des relais ou des tribunes pour terroristes. Ce module doit être développé à l’endroit des responsables de communication des armées».
En plus, il a été préconisé la mise en œuvre d’un «module de formation sur le narcotrafic et la criminalité transnationale. Ce module destiné aux représentants des agents de l’Etat et de la société civile, a pour but de faire prendre conscience de la menace globale que constitue le narcotrafic mais aussi de son imbrication factuelle avec la criminalité transnationale organisée en Afrique».
Pour mieux ancrer les approches dans une vision régionale, il est prévu de dispenser «un module sur les instruments internationaux, régionaux et nationaux de lutte contre le terrorisme pour une meilleure connaissance du cadre juridique et des différents mécanismes à la disposition des praticiens». En plus d’un module destiné à la lutte contre le blanchiment «avec un accent particulier sur les situations locales afin d’outiller les praticiens de tous les domaines sur la menace qu’il représente sur nos économies et toutes ses dimensions criminelles».
Le conseil scientifique a recommandé l’harmonisation des textes juridiques et le renforcement des bonnes pratiques existantes dans le domaine des procédures judiciaires (extradition notamment) et celui des Droits humains. Il a souhaité la redynamisation des échanges de renseignements entre les pays concernés et la formation d’équipes d’enquêteurs spécialisés (OPJ et Magistrats). Parmi les recommandations soumises au Conseil d’administration qui se tient en juin prochain, figure l’amélioration des conditions de vie et de travail des forces de défense et de sécurité dans tous nos Etats afin de les mettre dans les conditions de faire face à la menace.
En outre le Conseil scientifique a souhaité que le conseil d’administration entreprenne les démarches nécessaires pour que l’Algérie rejoigne le CSS. Une façon d’en faire un instrument des «pays du champ» (Mali, Niger, Algérie et Mauritanie). avec l’espoir de ne pas le voir devenir ce que furent l’Etat Major conjoint de Tamanrasset ou le centre de renseignements commun d’Alger.
Enfin de compte, il a été proposé au Conseil d’administration de renouveler la présidence du Niger, le Mali ne pouvant pas présider aux destinées de l’organe naissant et la Mauritanie préférant attendre. 

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