Dans une relation faite ce matin par
alakhbar.info d’une soirée animée par la COD autour de son appréciation du
pouvoir actuel, le site rapporte des propos qu’aurait tenus Dah Ould Abdel
Jelil dans sa kharja à l’occasion. Parlant de preuves qu’il aurait sur l’implication
du Président Ould Abdel Aziz dans les trafics internationaux, il aurait cité,
toujours selon le site, les propos de quelques «proches de Ould Abdel Aziz» dont le directeur de La Tribune,
Mohamed Fall Ould Oumeir. Lequel a écrit que «Ould Abdel Aziz est arrivé au Burkina Faso sans y être invité et sans
raison technique, qu’ils y ont attendu un long moment pour voir venir Coumba Bâ
avec plusieurs grosses valises, ce qui a intrigué l’auteur» (traduit du
site).
Les propos de l’ancien ministre de l’intérieur
de Ould Taya sont inexacts. Je crois fermement qu’il le sait. Ils auraient pu
passer sans commentaires de ma part. Seulement, il est la deuxième personnalité
politique – si je parle des gens sérieux – à faire référence à la relation que
j’ai faite en décembre 2010 du voyage présidentiel au Sénégal et au Burkina
Faso.
A court visiblement d’arguments, ces
politiques recourent à un amalgame – une technique bien usitée chez nos
politiques – pour maintenir le doute et croire eux-mêmes aux allégations dont
ils usent comme arguments contre le régime qu’ils combattent (aujourd’hui).
Il est utile de rappeler – au moins à Dah
Ould Abdel Jelil et Moustapha Bedredine, les autres ne méritent pas d’être
corrigés -, de leur rappeler que les allégations concernant l’«arnaque d’Accra» dateraient selon leur(s)
inspirateur(s) de 2006, alors que le voyage en question s’est déroulé en
décembre 2010. Sauf volonté manifeste de créer l’amalgame, il n’y a pas lieu de
faire le lien entre les deux.
Et de rappeler à Dah Ould Abdel Jelil, lui
qui doit savoir de quoi il parle, que le Président Ould Abdel Aziz était bien l’invité
de Blaise Compaoré pour les festivités marquant le cinquantième anniversaire de
l’indépendance du Burkina. Celui-ci avait visiblement décidé de maltraiter «diplomatiquement» la délégation
mauritanienne. La ministre des affaires africaines, à l’époque Coumba Bâ,
devait anticiper ce comportement et éviter aux siens cette déconvenue. Elle ne
l’a pas fait. Elle a payé pour cela deux fois : la première, c’est quand
les journalistes présents lui ont fait porter la responsabilité de l’incident
en mettant en exergue ses valises qui avaient été ouvertes par la sécurité
présidentielle devant nous et avant de les embarquer, la seconde quand elle a
perdu son poste de ministre quelques semaines après. Il n’y a pas lieu de supposer
une quelconque autre lecture. D’ailleurs j’ai toujours été convaincu que nos
hommes politiques ne lisent pas mais écoutent ce qu’on leur rapporte. D’où les
approximations dans leurs analyses…
A toutes fins utiles, je vous propose de
lire la conclusion du reportage paru dans La Tribune du 20 décembre 2010 :
«…Vivement le pays pour oublier les bobos de Bobo. Encore
fallait-il faire avec les quatre grosses valises de la ministre chargée des
affaires africaines : les faire contrôler par la sécurité, les faire
monter à bord, les ranger dans un espace qui ne gênerait pas le personnel à
bord… Autant dire qu’il nous en restait du temps pour enfin nous sentir arrivés.»
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