«…Afin de contribuer à la création de
conditions favorables pour assurer la quiétude, la sérénité, la sécurité et
garantir les intérêts et la pérennité de la Compagnie, (nous, pilotes) vous
prions, Monsieur le Directeur Général de prendre, au plus tard le 05 décembre
2012, les mesures nécessaires pour palier aux écarts susmentionnés dans la
lettre référenciée. Nous vous informons par ailleurs qu’à compter de cette
ultime date, 05/12/2012, nous ne pouvons plus assurer les vols commerciaux. Nous
assurerons seulement les vols de l’Etat mauritanien, les évacuations sanitaires
et les vols à caractère humanitaire».
Il s’agit là d’un extrait de la lettre envoyée
le 2 décembre par les pilotes de Mauritanie Airlines Internationale (MAI) à
leur directeur général. La lettre «référenciée» est une précédente
adresse envoyée le 20 octobre dernier au même directeur général qui ne semble
pas accorder d’attention aux doléances des travailleurs de «sa» compagnie.
«Au temps de la compagnie tunisienne
Mauritanie Airways, le PN (personnel navigant, ndlr) bénéficiait de
contrats types leur octroyant des droits fondamentaux et inaliénables tel que :
l’assurance maladie, l’assurance licence, le 13ème mois…, et surtout
à un traitement digne et respectueux du staff tunisien pour tout le personnel».
Ce qui ne semble pas le cas avec la MAI et son directeur général. Malgré tous
les sacrifices du personnel. Les pilotes invoquent ces sacrifices en expliquant
qu’il s’agissait pour eux, et pour l’ensemble du personnel, d’accompagner une
compagnie nationale naissante. Ils ont pour l’occasion rappelé les efforts et
les difficultés surmontées dans des missions vitales comme celle des
rapatriements de ressortissants mauritaniens de Libye et de Syrie.
«Aujourd’hui, et après deux ans d’exploitation
dans des conditions peu favorables au développement d’une compagnie aérienne
digne de ce nom ; et encore moins à l’épanouissement de son personnel,
nous regrettons de constater que la confusion et les trébuchements qui
entravaient la MAI lors de son lancement persistent toujours». Les pilotes signataires de la lettre
déplorent notamment «l’absence de conditions minimales de fonctionnement d’une
compagnie aérienne que ce soit sur le plan technique, administratif, moral ou
matériel». Pas de contrats aux normes (ni assurance maladie, ni frais de
mission, ni assurance-licence…), pas d’uniformes spécifiques, pas de manuels de
procédures techniques, pas de données opérationnels fiables des aéroports
desservis, desserte d’aéroports non homologués comme celui de Zouératt, pas de
statut du personnel…
Mais le problème essentiel est celui des
rapports que la direction générale qui procède à des licenciements abusifs, des
menaces, des insultes, des expulsions et une campagne de dénigrement menée
contre le personnel.
Ce que ces pilotes demandent c’est d’abor un
minimum de respect dans les rapports, l’établissement de contrats «approuvés
par l’autorité de l’aviation civile et garantissant tous les droits et
avantages reconnus en la matière», l’élaboration de la documentation technique
aux normes, un règlement intérieur, un statut du personnel…
«Le personnel navigant conscient de son rôle
de fer de lance dans la MAI et fort de la solidarité des membres signataires,
est résolu à prendre toutes mesures légales qu’il jugera nécessaire pour mettre
fin à la dérive dangereuse et au climat malsain instauré par le directeur
général depuis la création de la compagnie ; et ainsi mettre en place un
environnement caractérisé par la sécurité, la sérénité et la confiance entre le
personnel et sa direction générale».
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire