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mardi 4 décembre 2012

Le coup de gueule des pilotes de MAI

«…Afin de contribuer à la création de conditions favorables pour assurer la quiétude, la sérénité, la sécurité et garantir les intérêts et la pérennité de la Compagnie, (nous, pilotes) vous prions, Monsieur le Directeur Général de prendre, au plus tard le 05 décembre 2012, les mesures nécessaires pour palier aux écarts susmentionnés dans la lettre référenciée. Nous vous informons par ailleurs qu’à compter de cette ultime date, 05/12/2012, nous ne pouvons plus assurer les vols commerciaux. Nous assurerons seulement les vols de l’Etat mauritanien, les évacuations sanitaires et les vols à caractère humanitaire».
Il s’agit là d’un extrait de la lettre envoyée le 2 décembre par les pilotes de Mauritanie Airlines Internationale (MAI) à leur directeur général. La lettre «référenciée» est une précédente adresse envoyée le 20 octobre dernier au même directeur général qui ne semble pas accorder d’attention aux doléances des travailleurs de «sa» compagnie.
«Au temps de la compagnie tunisienne Mauritanie Airways, le PN (personnel navigant, ndlr) bénéficiait de contrats types leur octroyant des droits fondamentaux et inaliénables tel que : l’assurance maladie, l’assurance licence, le 13ème mois…, et surtout à un traitement digne et respectueux du staff tunisien pour tout le personnel». Ce qui ne semble pas le cas avec la MAI et son directeur général. Malgré tous les sacrifices du personnel. Les pilotes invoquent ces sacrifices en expliquant qu’il s’agissait pour eux, et pour l’ensemble du personnel, d’accompagner une compagnie nationale naissante. Ils ont pour l’occasion rappelé les efforts et les difficultés surmontées dans des missions vitales comme celle des rapatriements de ressortissants mauritaniens de Libye et de Syrie.
«Aujourd’hui, et après deux ans d’exploitation dans des conditions peu favorables au développement d’une compagnie aérienne digne de ce nom ; et encore moins à l’épanouissement de son personnel, nous regrettons de constater que la confusion et les trébuchements qui entravaient la MAI lors de son lancement persistent toujours».  Les pilotes signataires de la lettre déplorent notamment «l’absence de conditions minimales de fonctionnement d’une compagnie aérienne que ce soit sur le plan technique, administratif, moral ou matériel». Pas de contrats aux normes (ni assurance maladie, ni frais de mission, ni assurance-licence…), pas d’uniformes spécifiques, pas de manuels de procédures techniques, pas de données opérationnels fiables des aéroports desservis, desserte d’aéroports non homologués comme celui de Zouératt, pas de statut du personnel…
Mais le problème essentiel est celui des rapports que la direction générale qui procède à des licenciements abusifs, des menaces, des insultes, des expulsions et une campagne de dénigrement menée contre le personnel.
Ce que ces pilotes demandent c’est d’abor un minimum de respect dans les rapports, l’établissement de contrats «approuvés par l’autorité de l’aviation civile et garantissant tous les droits et avantages reconnus en la matière», l’élaboration de la documentation technique aux normes, un règlement intérieur, un statut du personnel…
«Le personnel navigant conscient de son rôle de fer de lance dans la MAI et fort de la solidarité des membres signataires, est résolu à prendre toutes mesures légales qu’il jugera nécessaire pour mettre fin à la dérive dangereuse et au climat malsain instauré par le directeur général depuis la création de la compagnie ; et ainsi mettre en place un environnement caractérisé par la sécurité, la sérénité et la confiance entre le personnel et sa direction générale».

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