Une
résurgence du passé : ces individus qui viennent occuper les espaces
publics pour crier, apprécier ou déprécier quelqu’un. Ces bouffons publics qui
sont là à chaque «pause de première pierre», inauguration ou réunion publique
officielle, pour mettre en valeur ceux des responsables qui les encensent, ou
vilipender ceux qui s’abstiennent de le faire.
Evoluant
avec les nouvelles technologies, ils ont désormais leurs haut-parleurs et ne se
privent plus d’aller au-delà des limites du convenable.
L’autre
jour, alors que les populations affluant d’elles-mêmes pour exprimer leur sympathie
au Président Ould Abdel Aziz venu inaugurer une centrale électrique, alors que
ces populations étaient tenues à distance, les lieux étaient déjà occupés par
quelques-uns de ces bouffons. A l’arrivée du Premier ministre, l’un d’eux crie :
«siibéé ya Ould Mohamed Laghdaf !» Exprimant une confusion dans l’appartenance
tribale de Dr Moulaye Ould Mohamed Laghdaf… Se rendant compte de la méprise, l’individu
actionne son haut-parleur et commence à glorifier la «grande tribu des
Tajakant». De quoi hérisser les présents.
Un
élément de la sécurité présidentielle essaye de le calmer. Il est repoussé avec
violence par le bouffon qui semblait être sûr de son fait. L’élément entreprend
alors de vider le bouffon, avec gentillesse cependant. Comme s’il s’agissait d’un
«intouchable». Puis ce fut l’officier du BASEP qui vint demander à l’individu
de sortir des lieux. Il prit alors son haut-parleur et commença à se plaindre
des méthodes du BASEP qui veut l’empêcher de louer les gens qui le méritent.
Qui tolère la présence de cette survivance du PRDS ?
Du temps du PPM, il y avait «Wul Haymasou» qui dédiait son énergie à la mise en
valeur du Parti et de son Secrétaire général. Avec les Structures d’éducation
de masse (SEM du temps de Haidalla), le phénomène commença à se généraliser. Mais
c’est avec le PRDS qu’il explosa. Chaque dignitaire se croyant obligé de payer
les services d’un ou de plusieurs crieurs pour le mettre en valeur quand le
Président passe. La tradition est restée. Et il est temps d’y mettre fin.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire