Le
Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU) a réitéré sa volonté de
participer aux élections futures. Il a même promis la débâcle au parti au
pouvoir. C’est son droit d’avoir les ambitions les plus improbables. On ne peut
pas reprocher à ce conglomérat d’opposants de promettre une défaite cuisante à
ceux qui sont au pouvoir.
Par
contre, on peut et on doit leur reprocher de demander la dissolution de la
toute nouvelle Commission électorale indépendante (CENI). Non pas, comme l’a
dit quelqu’un, parce qu’il s’agit là d’une proposition d’enfreindre les lois de
la République. Non pas, parce que le FNDU révèle ici son incapacité à accepter
tout ce qui ne vient pas de lui. Non pas parce que le FNDU n’a plus de
conditions à poser depuis qu’il a décidé de participer sans préalables…
Mais
parce que le FNDU en demandant la dissolution de la CENI, suggère un nouveau
processus qui demande du temps… du temps... du temps…
Le
temps qu’on n’a pas vu venir. Le temps qu’on n’a pas vu passer. Le temps qu’on
n’a pas su vivre.
Si
le processus est repris, ce sont toutes les dates déjà envisagées qui sautent.
Celles des Législatives et des locales. Mais aussi celle de la présidentielle.
Du coup, c’est le risque de voir naitre un cycle nouveau qui peut mener
n’importe où sauf à la tenue des échéances dans les délais prévus par la loi.
C’est
peut-être ce qui est recherché par le FNDU. Une «tactique» quelques fois
utilisée sans visiblement de résultats.
Quand
les trois pôles politiques signent rapidement l’accord de Dakar, ils pensent
pouvoir agir sur les délais. Pour eux, il suffit de trainer le processus prévu
pour arriver aux délais incompressibles et impossibles à respecter. C’est la
bataille autour du décret de convocation du collège électoral pour le 19
juillet 2009. Si les uns considèrent encore aujourd’hui qu’il s’agit là de la
rupture de contrat, c’est bien parce qu’ils avaient tout calculé pour arriver
justement au blocage dû aux délais.
Quand
la Coordination de l’opposition démocratique demande le report des sénatoriales
en 2011 pour permettre sa participation au dialogue en perspective, c’est bien
pour aboutir au résultat qui a fini par être : la péremption des
institutions. Si bien qu’il a fallu au pouvoir imposer au Conseil
constitutionnel de transgresser la loi pour trouver une formule permettant de
faire avec l’illégalité.
Certains
acteurs politiques ont toujours fait du temps un facteur de défaite du
protagoniste. C’est ce qu’ils tentent aujourd’hui. Pousser le Président Mohamed
Ould Abdel Aziz à l’erreur. Le plus simple et le plus improbable, c’est de
différer les échéances.
On
peut dire aujourd’hui qu’il n’y a que les ennemis de l’homme qui cherchent à
lui faire des tours pour empêcher son départ en 2019. Mais lui sait où est son
intérêt.
Comme
il l’a prévu lui-même – et de lui-même – il respectera les termes de la
Constitution et de son serment.
Comme
il l’a promis, il mettra en place un dispositif qui empêchera les retours en
arrière. Les niveaux atteints en matière de liberté d’expression, en matière de
capacité de critiques, d’émancipation pour le Mauritanien, de la maîtrise de
l’Etat civil, du recentrage de la diplomatie… et surtout de la sécurité et de
la stabilité, ces niveaux-là ne doivent plus être remis en cause.
Comme
il l’a entamée, la marche vers la Modernité devra se faire avec plus
d’assurance, plus de force. Pour ouvrir la voie à plus d’égalité, plus de
justice et plus d’équité.
Les
rendez-vous de 2018 fondent la Mauritanie de demain. Et quoi qu’on dise, ils
s’annoncent plutôt prometteurs. Si les chefs et leaders de formations
politiques sont à la tête de la course électorale, nous aurons au moins une
Assemblée nationale représentative et inclusive. Alors que les conseils
régionaux et les municipaux balayeront le spectre de la diversité.
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