Chaque jour nous apporte une nouvelle liste de morts sur les routes
de Mauritanie. Dans la majeure partie des cas, c’est l’excès de vitesse qui est
mis en cause. Dans une moindre mesure, l’état vétuste des routes et du parc
automobile.
Ces dernières semaines, la majeure partie des morts sont des adolescents.
Les histoires se suivent et se ressemblent. «Notre fils est sorti de chez
nous pour faire une course. On nous a appelé à l’Hôpital pour nous apprendre sa
mort». En allant de chez lui, il avait pris la «petite» voiture et a
ensuite récupéré quelques-uns de ses amis pour les inviter à une partie de
rodéo motorisé. Ces rodéos, il faut le dire, ont pour scène les grandes avenues
de Nouakchott, là où les autorités sont sensées surveiller les allées et
venues. Sur l’avenue Moktar Ould Daddah, au Ksar, sur la portion de la route
Nouakchott-Nouadhibou, sur la route de l’aéroport… partout où il y a un petit
espace qui permet de lancer la voiture à toute vitesse et de faire des virages
abrupts. Et c’est bien dans ces parcours qu’il y a des morts ces jours-ci.
La responsabilité de tous est engagée. D’abord des parents qui
laissent faire leurs enfants, s’ils ne les aident pas. Ensuite des autorités
qui ne font rien pour arrêter l’hécatombe. C’est ici le lieu de souligner la
responsabilité du groupement de sécurité routière, corps entièrement dédié à la
sécurisation des routes et qui semble avoir baissé les bras devant l’arrogance
et l’inconscience générale.
Regardons un croisement de l’avenue Moktar Ould Daddah. Nous verrons
quelques éléments du GGSR qui regardent ailleurs le plus souvent. Aucun souci
quand on brûle le feu, aucun réaction quand on fait de la vitesse en pleine
ville, même que le passage des voitures sans immatriculation et avec verres
fumés ne fait plus réagir comme avant.
Quand on brûle un feu rouge, c’est qu’on refuse d’attendre 25
secondes pour laisser passer l’autre et accepter d’attendre son tour. Si derrière,
un agent nous arrête et ne fait que nous perdre dix ou quinze minutes à nous
contrôler, il nous aura fait comprendre qu’on vient de perdre dix à quinze
minutes alors qu’on a refusé d’attendre 25 secondes !
Pour le bien de tous, les autorités doivent
réagir vigoureusement et enclencher une campagne d’information et de sensibilisation.
Aujourd’hui tous ces morts ne semblent émouvoir personne. Comme s’il était
normal de laisser l’inconscience et l’irresponsabilité décimer notre jeunesse.
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