La
route de Varsovie passe par Paris et les pickpockets de CDG quand on ne fait
pas attention aux mises en garde pourtant répétées des autorités qui entendent
ainsi dégager toute responsabilité dans des pertes éventuelles de biens. Tant
pis pour ceux qui, comme moi, n’auront pas pris en compte ces avertissements…
Après
quelques trois heures de vol, nous atterrissons sur le tarmac de l’aéroport
Frédéric Chopin de Varsovie. D’habitude un aéroport porte le nom d’un homme
politique ou d’un chef de guerre. Je comprendrai plus tard pourquoi ce génie de
la musique tient une place dans le cœur des Polonais et dans leurs espaces
publics. L’homme qui est né et qui s’est révélé ici, a quitté son pays
d’adoption pour la France où il est mort. Dans sa vie il avait refusé un
passeport russe, condition que l’occupant lui avait posée pour le laisser
revenir pour un concert de commémoration. Il avait demandé à sa famille de
l’enterrer seulement à Varsovie et si cela ne pouvait se faire, d’enterrer son
cœur ici.
A
sa mort sa sœur a fait le voyage transportant, sur des milliers kilomètres, le
cœur du virtuose aimé. On peut imaginer d’ici la peur qui étreignait cette
courageuse dame à chaque contrôle de police, à chaque frontière de province, à
chaque entrée ou sortie de ville. Ce cœur est aujourd’hui contenu dans le
pilier central de la plus grande cathédrale de Varsovie. C’est un peu si ce
cœur bat encore, tellement Frédéric Chopin est présent dans cette ville
détruite à 90% pendant la deuxième guerre mondiale.
Varsovie
est le lieu où le Pacte qui porte son nom a été signé le 14 mai 1954. Ce fut la
réplique du Bloc Est dirigé par l’Union Soviétique de Nikita Khrouchtchev à l’adhésion
de la République fédérale d’Allemagne à l’OTAN (organisation du Traité de l’Atlantique
qui rassemble les pays de l’Europe de l’Ouest aux Etats Unis d’Amérique).
Varsovie
a toujours été le symbole des résistances de l’Etat et du peuple polonais. L’Histoire
retient les insurrections de Varsovie dont la dernière est celle qui va du 1er
août au 2 octobre 1944 et qui a été une tentative du peuple polonais et de son
gouvernement de libérer par eux-mêmes leur pays et d’éviter ainsi que ce soit l’Armée
rouge qui le fasse. En fait la Pologne est le seul pays sous occupation nazie
qui a conservé un gouvernement dans la clandestinité, gouvernement qui a géré
effectivement la vie des citoyens malgré la violente répression du système
nazi.
Le
symbole de résistance reste le slogan «Pologne combattante» (Polska
Walczaca) symbolisé par un W surmonté d’un P. Récemment, un conférencier
appelait nos compatriotes à trouver un identifiant par lequel les
Mauritaniens s’imposeront un vivre ensemble en le reconnaissant comme symbole
de la Nation. Lui prenait comme exemple le IKI japonais, je trouve que PW
des Polonais est plus significatif. D’ailleurs, nous partageons avec eux cette
sempiternelle conscience de la menace extérieure, de la possibilité pour nous d’être
engloutis par un voisin glouton ou de disparaitre dans une guerre qui opposerait
des voisins plus puissants que soit. Cette hantise qui oblige à plus de
vigilance et d’engagement pour préserver son indépendance, son existence.
Visite
au musée. Toute une partie réservée à Faras, l’ancienne capitale de la Nobatie,
région autonome de la Nubie ancienne. Des vestiges qui se trouvent actuellement
au Soudan et qui ont été entièrement submergés par le lac Nasser, conséquence
malheureuse de la construction du barrage d’Assouan.
Ici
on a reconstruit une réplique des façades de la cathédrale de Faras. Une manière
de rappeler que c’est une mission d’archéologues polonais dirigée par Kazimierz
Michalowski qui a permis la découverte de ce joyau de l’archéologie antique. Les
fouilles ont eu lieu entre 1961 et 1964.
Toutes
nos pensées aux fouilles jamais terminées de Tegdaoust, Koumbi Saleh et d’Azougui.
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