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dimanche 7 juin 2015

Varsovie, le passé présent

La route de Varsovie passe par Paris et les pickpockets de CDG quand on ne fait pas attention aux mises en garde pourtant répétées des autorités qui entendent ainsi dégager toute responsabilité dans des pertes éventuelles de biens. Tant pis pour ceux qui, comme moi, n’auront pas pris en compte ces avertissements…
Après quelques trois heures de vol, nous atterrissons sur le tarmac de l’aéroport Frédéric Chopin de Varsovie. D’habitude un aéroport porte le nom d’un homme politique ou d’un chef de guerre. Je comprendrai plus tard pourquoi ce génie de la musique tient une place dans le cœur des Polonais et dans leurs espaces publics. L’homme qui est né et qui s’est révélé ici, a quitté son pays d’adoption pour la France où il est mort. Dans sa vie il avait refusé un passeport russe, condition que l’occupant lui avait posée pour le laisser revenir pour un concert de commémoration. Il avait demandé à sa famille de l’enterrer seulement à Varsovie et si cela ne pouvait se faire, d’enterrer son cœur ici.
A sa mort sa sœur a fait le voyage transportant, sur des milliers kilomètres, le cœur du virtuose aimé. On peut imaginer d’ici la peur qui étreignait cette courageuse dame à chaque contrôle de police, à chaque frontière de province, à chaque entrée ou sortie de ville. Ce cœur est aujourd’hui contenu dans le pilier central de la plus grande cathédrale de Varsovie. C’est un peu si ce cœur bat encore, tellement Frédéric Chopin est présent dans cette ville détruite à 90% pendant la deuxième guerre mondiale.
Varsovie est le lieu où le Pacte qui porte son nom a été signé le 14 mai 1954. Ce fut la réplique du Bloc Est dirigé par l’Union Soviétique de Nikita Khrouchtchev à l’adhésion de la République fédérale d’Allemagne à l’OTAN (organisation du Traité de l’Atlantique qui rassemble les pays de l’Europe de l’Ouest aux Etats Unis d’Amérique).
Varsovie a toujours été le symbole des résistances de l’Etat et du peuple polonais. L’Histoire retient les insurrections de Varsovie dont la dernière est celle qui va du 1er août au 2 octobre 1944 et qui a été une tentative du peuple polonais et de son gouvernement de libérer par eux-mêmes leur pays et d’éviter ainsi que ce soit l’Armée rouge qui le fasse. En fait la Pologne est le seul pays sous occupation nazie qui a conservé un gouvernement dans la clandestinité, gouvernement qui a géré effectivement la vie des citoyens malgré la violente répression du système nazi.
Le symbole de résistance reste le slogan «Pologne combattante» (Polska Walczaca) symbolisé par un W surmonté d’un P. Récemment, un conférencier appelait nos compatriotes à trouver un identifiant par lequel les Mauritaniens s’imposeront un vivre ensemble en le reconnaissant comme symbole de la Nation. Lui prenait comme exemple le IKI japonais, je trouve que PW des Polonais est plus significatif. D’ailleurs, nous partageons avec eux cette sempiternelle conscience de la menace extérieure, de la possibilité pour nous d’être engloutis par un voisin glouton ou de disparaitre dans une guerre qui opposerait des voisins plus puissants que soit. Cette hantise qui oblige à plus de vigilance et d’engagement pour préserver son indépendance, son existence.
Visite au musée. Toute une partie réservée à Faras, l’ancienne capitale de la Nobatie, région autonome de la Nubie ancienne. Des vestiges qui se trouvent actuellement au Soudan et qui ont été entièrement submergés par le lac Nasser, conséquence malheureuse de la construction du barrage d’Assouan.
Ici on a reconstruit une réplique des façades de la cathédrale de Faras. Une manière de rappeler que c’est une mission d’archéologues polonais dirigée par Kazimierz Michalowski qui a permis la découverte de ce joyau de l’archéologie antique. Les fouilles ont eu lieu entre 1961 et 1964.

Toutes nos pensées aux fouilles jamais terminées de Tegdaoust, Koumbi Saleh et d’Azougui.

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