La
Confédération africaine de football (CAF) avait tenu à organiser sa Coupe
africaine des Nations (CAN). Après les démêlées avec le Maroc qui avait opposé
les risques d’épidémie (Ebola), la CAF avait demandé à la Guinée Equatoriale de
recevoir la compétition. Le pays de tous les contrastes avait accepté avec
promptitude. Cela lui permettait au moins de figurer parmi les Nations dans la
course.
On
taira tout ce qui a été dit sur le choix de ce pays et sur les relations
douteuses entre les dirigeants de la CAF et le gouvernement équato-guinéen. On taira
tout ce qui pouvait être dit sur les conditions d’hébergement, de transferts, d’entrainements…
des équipes… Pour ne pas exagérer les mauvaises conditions, journalistes et commentateurs
ont occulté toutes les insuffisances… Mais il y eut l’insoutenable…
Dès
le début, on comprit que la petite équipe de Guinée Equatoriale était destinée
à faire un long chemin dans la compétition. Il fallait tantôt changer de stade
pour lui permettre d’avoir plus de supporters, tantôt la traiter avec
indulgence pour la booster et lui donner de légers avantages sur ses vis-à-vis.
Deux moments forts de cette complaisance.
Le
quart de final face à la Tunisie. Il était clair dès le début, que l’arbitre jouait
pleinement contre les Aigles de Carthage. Le pénalty accordé sans raison aucune
à l’équipe locale est l’expression flagrante de cette complicité agissante. Puis
le coup franc qu’il a laissé tirer quelques mètres plus loin que l’emplacement
de la faute pour mettre à l’aise le tireur équato-guinéen et qui permit à son
équipe de prendre l’avantage.
La
CAF va s’offusquer des accusations et pour faire amende honorable, amender la
Tunisie et exiger de sa fédération des excuses publiques. Elle va même
suspendre l’arbitre mauricien qui va à la retraite dans les semaines à venir. Le
choix de cet arbitre était judicieux, dans la mesure où il est le seul, parmi
tous les arbitres de renom, qui n’a plus de carrière devant lui. Alors quel
préjudice peut lui causer une suspension de quelques mois ?
Aujourd’hui,
à l’occasion de la demie finale qui a opposé la petite équipe équato-guinéenne
au Ghana, l’un des grands noms du football africain, les dérives sont allées
encore plus loin. D’une part des joueurs équato-guinéens que l’arbitrage a
habitués à beaucoup d’indulgence et qui se retrouvent constamment dans la
position d’indiscipline caractérisée face aux décisions arbitrales. D’autre
part, un public surchauffé qui a cru que la compétition était destinée en fait
à lui offrir une coupe d’Afrique des Nations. Entre les deux, une équipe
ghanéenne disciplinée dans son comportement, rigoureuse et efficace dans sa
prestation ; son public venu de loin la supporter ; des arbitres un
peu perdus sous les pressions constamment exercées par le banc de touche
équato-guinéen ; et les responsables de la CAF qui ne savaient plus quelle
conduite tenir.
La
compétition qui devait être l’occasion d’une fête africaine, s’est terminée en
laissant l’impression d’une Afrique immature, malade de ses dirigeants, de ses
peuples, de ses encadrements…
Ne nous reste comme consolation qu’une finale qui se
joue finalement entre les deux meilleures équipes du continent : la Côte d’Ivoire
et le Ghana. Malgré les calculs de la CAF, l’affiche sera celle-là. Tant mieux
pour nous
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