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jeudi 5 février 2015

La CAN de toutes les dérives

La Confédération africaine de football (CAF) avait tenu à organiser sa Coupe africaine des Nations (CAN). Après les démêlées avec le Maroc qui avait opposé les risques d’épidémie (Ebola), la CAF avait demandé à la Guinée Equatoriale de recevoir la compétition. Le pays de tous les contrastes avait accepté avec promptitude. Cela lui permettait au moins de figurer parmi les Nations dans la course.
On taira tout ce qui a été dit sur le choix de ce pays et sur les relations douteuses entre les dirigeants de la CAF et le gouvernement équato-guinéen. On taira tout ce qui pouvait être dit sur les conditions d’hébergement, de transferts, d’entrainements… des équipes… Pour ne pas exagérer les mauvaises conditions, journalistes et commentateurs ont occulté toutes les insuffisances… Mais il y eut l’insoutenable…
Dès le début, on comprit que la petite équipe de Guinée Equatoriale était destinée à faire un long chemin dans la compétition. Il fallait tantôt changer de stade pour lui permettre d’avoir plus de supporters, tantôt la traiter avec indulgence pour la booster et lui donner de légers avantages sur ses vis-à-vis. Deux moments forts de cette complaisance.
Le quart de final face à la Tunisie. Il était clair dès le début, que l’arbitre jouait pleinement contre les Aigles de Carthage. Le pénalty accordé sans raison aucune à l’équipe locale est l’expression flagrante de cette complicité agissante. Puis le coup franc qu’il a laissé tirer quelques mètres plus loin que l’emplacement de la faute pour mettre à l’aise le tireur équato-guinéen et qui permit à son équipe de prendre l’avantage.
La CAF va s’offusquer des accusations et pour faire amende honorable, amender la Tunisie et exiger de sa fédération des excuses publiques. Elle va même suspendre l’arbitre mauricien qui va à la retraite dans les semaines à venir. Le choix de cet arbitre était judicieux, dans la mesure où il est le seul, parmi tous les arbitres de renom, qui n’a plus de carrière devant lui. Alors quel préjudice peut lui causer une suspension de quelques mois ?
Aujourd’hui, à l’occasion de la demie finale qui a opposé la petite équipe équato-guinéenne au Ghana, l’un des grands noms du football africain, les dérives sont allées encore plus loin. D’une part des joueurs équato-guinéens que l’arbitrage a habitués à beaucoup d’indulgence et qui se retrouvent constamment dans la position d’indiscipline caractérisée face aux décisions arbitrales. D’autre part, un public surchauffé qui a cru que la compétition était destinée en fait à lui offrir une coupe d’Afrique des Nations. Entre les deux, une équipe ghanéenne disciplinée dans son comportement, rigoureuse et efficace dans sa prestation ; son public venu de loin la supporter ; des arbitres un peu perdus sous les pressions constamment exercées par le banc de touche équato-guinéen ; et les responsables de la CAF qui ne savaient plus quelle conduite tenir.
La compétition qui devait être l’occasion d’une fête africaine, s’est terminée en laissant l’impression d’une Afrique immature, malade de ses dirigeants, de ses peuples, de ses encadrements…
Ne nous reste comme consolation qu’une finale qui se joue finalement entre les deux meilleures équipes du continent : la Côte d’Ivoire et le Ghana. Malgré les calculs de la CAF, l’affiche sera celle-là. Tant mieux pour nous

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