La
Société nationale industrielle et minière (SNIM) connait ces jours-ci, ses
premiers grands remous faisant suite à un mouvement de grève auquel a appelé la
Confédération générale des Travailleurs de Mauritanie (CGTM). Première centrale
au sein des travailleurs de la SNIM, la CGTM n’a pas pour autant la majorité
des délégués : seulement 6 sur les 15 (dont 1 délégué général), les autres
sont affiliés à d’autres centrales syndicales qui n’ont pas décidé d’aller en
grève.
A
Zouérate où le mouvement a lieu, les travailleurs en grève ont choisi de passer
un accord avec les Autorités pour éviter tout heurt. Ils s’engagent à tenir
leur sit-in à des moments précis de la journée (le matin de 9 h à 11 h et le
soir de 16 h jusqu’à 20 heures), ce qui évitera les dérapages possibles. Sans
empêcher cependant les sites d’information de parler de répression et de
confrontations entre travailleurs et forces de l’ordre. Comme ils ont parlé de
l’arrêt complet ou partiel des activités de la production.
En
réalité, il n’y a pas eu de heurts parce que les parties ont trouvé un terrain
d’entente pour éviter les débordements. Par ailleurs, deux trains sont partis
samedi de Zouérate et trois dimanche. Ce qui est signe de continuité dans la
production.
Reste
à savoir pourquoi la SNIM n’a pas engagé de pourparlers avec les délégués des
travailleurs en grève, quelque soit leur nombre. Selon des sources internes, l’entreprise
reproche aux délégués d’avoir entamé «une grève sans préavis» dans une
conjoncture difficile pour l’entreprise qui fait face à la baisse vertigineuse
des prix du fer.
«C’est
un sujet qui a été discuté, même au niveau supérieur quand le Président de la
République avait reçu les travailleurs lors de sa dernière visite à Zouérate.
Tout a été dit et l’on avait cru que la conscience de la fragilisation de la
société était réelle. Mais voilà qu’une partie des travailleurs décide d’aller
en grève…»
Pour
les délégués ayant appelé à la grève, «il s’git de faire pression sur la
direction de l’entreprise pour appliquer l’accord intervenu il y a quelques
mois entre les deux parties et qui décidait de l’augmentation des salaires
notamment». Les délégués croient pouvoir perturber sinon arrêter la
production des usines à Zouérate et le flux des trains vers Nouadhibou.
Le
bras de fer est engagé entre une direction qui a déjà envoyé plus d’une
centaine de demandes d’explication aux travailleurs en grève, notamment les
meneurs. Est-ce la chronique d’un limogeage annoncé qui commence ainsi ?
Si
les parties n’arrivent pas à trouver un terrain d’entente, les positions vont
se durcir dans les jours qui viennent. Tout dépendra du niveau des commandes
pour lesquelles la société s’est déjà engagée pour le mois de février.
Reste à savoir si les travailleurs en sit-in et les Autorités
continueront à gérer la situation de telle manière à éviter la perturbation de
l’ordre public et s’abstenir ainsi de recourir à la violence.
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