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dimanche 12 janvier 2014

La mer des routes

Le plus grand axe routier de Mauritanie est sans doute celui de «la Route de l’Espoir» qui a été l’un des grands projets structurants du pays. Pour ce qu’il a apporté aux régions de l’intérieur et à cette «Mauritanie profonde» qui a failli vivre en marge de l’accomplissement de l’œuvre de la construction nationale.
Le tracé de la route est en soi un projet de fondation : après avoir pris plein Est, la route descend vers le Sud jusqu’à arriver à Aleg, aux confins des terres bien servies de la Vallée du Fleuve ; pour remonter ensuite vers Magta Lahjar et atteindre sa latitude la plus au Nord à Sangrava, célèbre caravansérail desservant le désert d’Agâne et les contreforts du Tagant ; la route descend vers Ashram où est établi El Hella, le campement de l’Emir du Tagant ; cette dernière descente continue jusqu’à El Ghayra, la porte de l’Aftout ; la route remonte ensuite le plateau de l’Assaba pour aller vers le Sud-Est, passer par Kiffa, Tintane, Aïoun, Timbédra et finir à Néma. La première trans-mauritanienne passe six régions de Mauritanie.
La construction de la route a duré environ cinq ans ou un peu plus (1975-1980/81). Elle sert depuis. Ses tronçons Nouakchott-Boutilimitt, Boutilimitt-Aleg, Aleg-Magta Lahjar et Magta Lahjar-Kiffa  ont été refait, deux fois pour le premier et une fois pour les trois autres. Depuis près de cinq ans, la société ATTM n’arrive pas à terminer le tronçon Kiffa-Tintane (140 kilomètres). Parti pour être terminé en 24 mois, il est aujourd’hui à sa moitié (pas complètement terminée). De Fam Lekhdheyrat à Tintane, c’est une piste qui est pratiquée.
Ce n’est pas le seul tronçon en retard. C’est le lieu de rappeler la route Tiguint-Mederdra, celle de Barkéwol, de Tijikja-Atar, Zouératt, Aweyviya… quand est-ce que ATTM et ENER finiront ces routes ?
On a hâte de voir le maillage routier de ces dernières années aboutir. La route Chegar-Bourat est en cours de finition. Tout comme la bretelle qui relier Mounguel à l’axe Sélibaby-Kaédi. Quand Mounguel-Bourat sera réalisée, c’est toute une poche intérieure qui sera désenclavée. Barkéwol-Ghayra bute devant la lenteur des Chinois, mais quand elle sera réalisée, c’est tout l’Aftout qui sera pratiquement desservi. Néma-Bassiknou en cours de réalisation permettra de désenclaver le grand Est. Le jour où la Mauritanie sera reliée en tous ses points importants, peut-être que l’intégration et les échanges entre les populations seront plus forts que les appels à la désunion.