Tout le monde attendait son discours au sommet de la
francophonie, il n’a pas pris la parole finalement. Le Président Mohamed Ould
Abdel Aziz a préféré se taire quand les organisateurs l’ont programmé à la fin
du cérémonial d’ouverture. Il a estimé que sa qualité de Président en exercice
de l’Union Africaine devait le pousser vers l’avant dans l’ordre protocolaire,
mais les gens de l’OIF n’en avaient pas tenu compte.
Très actif sur la scène africaine, le Président Ould Abdel
Aziz méritait meilleur traitement. Surtout qu’il représente l’UA et qu’il
dirige les destinées d’un pays central dans le dispositif africain en général,
ouest-africain en particulier.
L’arabisation du système éducatif a été perçue dans
certains milieux francophones (et francophiles) comme un retrait de l’espace
francophone. Le Sénégal a beaucoup joué là-dessus durant la période des années
d’opposition entre les deux pays, au temps où Abdou Diouf dirigeait les
destinées du Sénégal. Un épisode de l’histoire que l’homme d’Etat n’arrive pas
à digérer (voir ses mémoires) et qui a certainement pesé dans ses relations
avec le pays quand il a dirigé l’Organisation internationale de la francophonie
(OIF) pendant les mandats passés.
En tout état de cause, le Président Ould Abdel
Aziz a préféré se retirer de la conférence de Dakar et rentrer plutôt que prévu
en signe de protestation contre ce qu’il considère être une tentative
d’humiliation pour l’Afrique dont il est actuellement le représentant
institutionnel. Une déconvenue à ajouter à celles causées par les propos du Président
français François Hollande, propos jugés "paternalistes" par certains
responsables africains. Notamment quand il a voulu dicter les "nouvelles
règles" en matière de démocratie. A ajouter aussi à la frustration
générale des Africains trahis par la France et le Sénégal au profit de la
candidate du Canada.
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