La
veille, il y a eu la foire d’empoigne à l’occasion d’une première sortie du
Président de la République devant la presse. C’était quand il avait exposé les
résultats du sommet du Processus de Nouakchott devant les journalistes.
Impossible d’aller au-delà de la première question. La cohorte – pour ne pas
dire la meute – couvrit l’espace de mille cacophonies. Chacun cherchant à poser
la question qu’il estime la plus intelligente, chacun voulant passer avant les
autres, chacun tentant désespérément d’éclipser les autres en occupant le plus
d’espace et en faisant le plus de bruits. Cela s’est traduit par le retrait
immédiat du Président qui a voulu éviter à ses hôtes ce spectacle désolant.
Mais à qui la faute ? bien sûr à ceux qui ont invité cette cohorte et qui
la traitent comme s’il s’agissait d’êtres normaux, de journalistes sérieux…
Aujourd’hui,
la salle est beaucoup plus aérée. Les organes de presse présents existent soit
sur la toile, sur les satellites, soit sur le papier… Les journalistes qui les
représentent sont plus ou moins responsables et savent à peu près de quoi il
ressort. Résultat : une excellente sortie du Président de la République à
qui a été donnée l’occasion d’évaluer les deux sommets de Nouakchott, de rendre
public les conclusions du G5 du Sahel, et incidemment de répondre à des
questions relatives à la situation du pays.
En
attendant de revenir sur le sommet sahélien, je reviendrai ici sur la réponse
du Président Mohamed Ould Abdel Aziz à la question relative aux rapports avec
l’Institution de l’Opposition et aux possibilités de dialogue. Pour remarquer
d’abord qu’il a délibérément choisi de répondre en Arabe alors que la question
était posée en Français. Ce qui dénote du soucis de se faire entendre par la
grande majorité des Mauritaniens et surtout par les intéressés.
Le
Président Ould Abdel Aziz a réitéré sa volonté d’ouvrir un dialogue constructif
et sérieux avec l’ensemble des acteurs politiques qui le désirent. Il a
expliqué que l’ancien bureau de l’Institution de l’Opposition Démocratique n’a
jamais accepté ses invites à le rencontrer, ni d’ailleurs de participer aux
cérémonies officielles. Parce qu’il ne reconnaissait rien de tout ce qui
nous occupe.
Le
nouveau bureau a répondu favorablement à la première invitation qui lui a été
adressée. Ce fut l’occasion, a-t-il indiqué, de faire le tour d’horizon de la
situation nationale comme le préconise la loi. «Nous leur avons exprimé notre
entière disponibilité à dialoguer avec toutes les parties, de tout, sans tabou.
C’est une attitude de principe que nous adoptons et que nous croyons être la
meilleure en vue de faire face aux problèmes de pauvreté, de développement,
d’insécurités… à tout ces défis que nous devons relever».
L’établissement
de cette passerelle prévue par la loi constitutionnelle, ouvre inévitablement
de nouvelles perspectives politiques au pays. Il est peut-être l’entrée en
matière d’un dialogue qui peut être ouvert autour des questions qui sont
restées pendantes tout ce temps. Y compris celles se rapportant aux élections
et aux garanties pour leur transparence, ou aux ouvertures politiques
possibles, aux propositions en matière de gouvernance, aux solutions
alternatives et surtout à l’apaisement des rapports entre les acteurs qui ont
continué ces dernières années à s’insulter et à se haïr. Le temps des
reconnaissances mutuelles est certainement arrivé. Avec lui, la sérénité dans
les échanges et probablement – du moins on l’espère – le renforcement du front
intérieur à un moment où la Mauritanie a besoin de l’intelligence, de la
compétence, de l’expérience, de l’engagement sincère de tous ses fils.
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