La
Confédération africaine de football (CAF) n’a finalement pas tenu compte des
arguments du Maroc qui avait demandé le report de la Coupe d’Afrique des
Nations (CAN) de janvier 2015. Le Maroc avait invoqué les risques liés à la
propagation de la fièvre Ebola pour exiger ce report. Ce pays qui vit du
tourisme ne pouvait se permettre de prendre des risques qui sont réels. Les
pays de l’Afrique de l’Ouest ne sont pas loin et les moyens pour contrôler tous
les arrivants ne sont pas disponibles. On peut toujours arguer que la compagnie
Royal Air Maroc (RAM) dessert toujours les pays les plus touchés, mais entre
une centaine de passagers à contrôler et des milliers de supporters, joueurs,
techniciens et personnels d’encadrement, il y a une grande différence.
Finalement,
la CAF a été très sévère avec le Maroc : non seulement la CAN n’aura plus
lieu dans ce pays qui s’y était préparé, mais aussi son équipe qui se trouve
être l’une des meilleures d’Afrique est exclue de la compétition. D’autres
mesures sont promises par le président de la CAF. Elles pourraient aller d’une
forte amende, à l’exclusion de l’équipe pour plusieurs années…
Issa
Hayatou tenait à sa coupe, il l’a finalement eue en confiant à ses amis de
Guinée Equatoriale l’organisation de la compétition. Un pays qui a certes déjà
organisé la manifestation, qui a certes les moyens et les infrastructures pour
ce faire…
C’est
que la Coupe d’Afrique des Nations, comme toute compétition, n’est pas
seulement une manifestation sportive qui met en jeu les compétences et le sens
tactique des équipes, elle est aussi et surtout une grosse source de revenus.
Avec ses sponsors, ses engagements en matière de publicité, la présente CAN
dépasse facilement la barre des 200 millions d’euros. Ajouter à ce pactole, les
billets, les entrées, les occasions, les trafics… et l’on comprend pourquoi la
CAF ne peut se permettre d’en rater une.
Le
choix par défaut de la Guinée Equatoriale pose aussi le problème de savoir
quelles relations lient le président de la CAF au président de ce pays dont la
gouvernance est sérieusement entachée par les atteintes aux droits de l’Homme,
par la patrimonialisation des biens publiques… par tout ce qui fait un système
prédateur.
Le Maroc qui est déjà fâché contre l’Union Africaine
où il a gelé sa présence, va certainement réagir aux mesures disproportionnées
de la CAF. Quelle envergure cette réaction va-t-elle prendre ?
certainement pas un simple recours à un tribunal international d’arbitrage.
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