Le
dernier Conseil des ministres, celui de jeudi dernier (17/7), a été l’occasion
pour le Président Ould Abdel Aziz de faire un rappel à l’ordre à ses ministres.
Au moins sur deux questions.
La
première concerne les véhicules que certains départements n’ont pas remis au
Garage administratif chargé de gérer le parc automobile de l’Etat. Depuis quelques
années, le gouvernement avait décidé de centraliser la gestion de ce parc en
mettant à disposition les véhicules aux administrations qui en feront demande. A
charge pour elles de les remettre après la mission qui doit être circonscrite
dans le temps et dans l’espace.
Cette
mesure phare du premier mandat limitait l’usage des 4x4 surtout et participait
à la diminution considérable des charges de l’Etat. Mais elle a vite été
atténuée par le comportement des administrations qui se pliaient certes à la
démarche consistant à exprimer le besoin tout en «oubliant de rendre les
véhicules après utilisation». Le phénomène a pris de l’ampleur et la
direction du Garage administratif a donc été obligée de le signaler. C’est au
cours de ce Conseil que la question a été soulevée par le Président. La réponse
des ministres, surtout celui des finances, a été que ces véhicules sont utilisés
dans des «missions quasi-permanentes». Ce qui n’a pas convaincu parce qu’il
a été finalement convenu «d’y voir clair».
La
deuxième sortie «musclée» a concerné la lutte contre la gabegie. Le Président
Ould Abdel Aziz a souhaité que ce mandat soit celui du renforcement des mesures
prises pendant le premier mandat. Il a ainsi fait remarquer que la procédure
consistant à faire rembourser par les contrevenants les sommes détournées, n’est
finalement pas dissuasive. Il est désormais décidé que tout fauteur sera
immédiatement démis de ses fonctions, il devra ensuite faire face aux
implications pénales de ses actes et enfin rembourser s’il y a lieu. S’il doit
aller en prison, il ira en prison pour rembourser ensuite.
Le
Président a mis en garde les ministres et a promis d’envoyer des équipes d’inspection
dans tous les départements pour bientôt. Ces équipes seront priées de rendre
leurs rapports au plus vite. Il a donné l’exemple de cette ambassade de
Mauritanie qui loue depuis trois ans un immeuble à 31 millions (équivalent en
devises) par mois, alors qu’elle se fait virer chaque mois la coquette somme de
71 millions. Une différence de 40 millions, soit un total de un milliard
quatre-cent-quarante millions qui sont allés suivre des chemins qui restent à
définir. Le plus bizarre, c’est que le Président a dit que «trois personnes différentes
ont occupé ce poste d’ambassadeur». Aucune n’a signalé l’anomalie. Est-ce à
dire que les trois en ont profité à des moments différents ? est-ce que le
ministère des finances était de mèche ? comment se faisait la transaction ?
où allait le surplus ?
On
n’en sait rien, même si le Président a indiqué que la découverte du
pot-aux-roses est due au hasard d’une rencontre entre les inspecteurs de l’IGE
et le propriétaire de l’immeuble en question. Le propriétaire leur aurait donné
les preuves qu’il recevait juste les 31 millions du contrat initial…
Ces
rappels à l’ordre arrivent à un moment où le ministre qui qu’il soit tient mal
dans son fauteuil, ne sachant ce qu’il va advenir après l’investiture du 2
août. En général, dans de pareilles circonstances, les responsables sont pris
par une boulimie qui s’explique par la volonté de vouloir en profiter avant de
partir. Non seulement, ils sont sevrés de leurs congés annuels sans pour autant
savoir s’ils restent, mais ils sont avertis en plus… comme un homme averti… en
fait, il en vaut combien ?
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