Merci ma sœur, Marième Tamata-Varin, fraichement élue
maire d’un petit village en France. Merci pour ton courage qui t’a amenée à
briguer un mandat d’élu dans une région réputée «fief du Front national»
et dans un petit village de 700 habitants. Merci pour avoir les cœurs de ces habutants.
Il parait que tu es venue ici seulement en 2008. En
quelques six années, te voilà maire. Merci pour ton passage au premier tour à
un moment où la France généreuse doute d’elle-même et de ses valeurs. La défaite
de la Gauche et la montée de l’extrême droite sont l’expression de ce doute qui
perturbe l’image que nous avons de la France, terre d’accueil et de refuge,
berceau de l’humanisme et des droits humains… La France d’aujourd’hui est celle
de l’exclusion, du rejet de l’autre, du racisme extrême, du refus de la
pluralité et de la diversité… c’est du moins ce qu’on en voit d’ici en ces
moments de tumultes…
Marième, ton élection est venue nous rassurer sur
la marche du Monde en général, pas seulement sur le vieux et solide fonds de «la
doulce France». Le Monde appartiendra ; appartient déjà, à ceux qui
assumeront leurs devenirs et leur humanité. Aucune frontière ne peut se fermer
devant cette loi naturelle du mouvement, cet instinct de la mobilité, du voyage
vers l’Autre et de sa rencontre…
L’élection de Marième Tamata-Varin, musulmane d’origine
mauritanienne, débarquée en France en 2000, intégrée depuis tout en gardant son
identité originelle, cette élection fait l’effet d’une porte qu’on ouvre pour
laisser entrer quelque fraicheur bénéfique. Elle est un espoir pour des générations
de migrants qu’on tente depuis un certain temps de traiter en étranger.
Merci Marième. Merci infiniment.
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