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vendredi 28 mars 2014

Marième, ma sœur

Merci ma sœur, Marième Tamata-Varin, fraichement élue maire d’un petit village en France. Merci pour ton courage qui t’a amenée à briguer un mandat d’élu dans une région réputée «fief du Front national» et dans un petit village de 700 habitants. Merci pour avoir les cœurs de ces habutants.
Il parait que tu es venue ici seulement en 2008. En quelques six années, te voilà maire. Merci pour ton passage au premier tour à un moment où la France généreuse doute d’elle-même et de ses valeurs. La défaite de la Gauche et la montée de l’extrême droite sont l’expression de ce doute qui perturbe l’image que nous avons de la France, terre d’accueil et de refuge, berceau de l’humanisme et des droits humains… La France d’aujourd’hui est celle de l’exclusion, du rejet de l’autre, du racisme extrême, du refus de la pluralité et de la diversité… c’est du moins ce qu’on en voit d’ici en ces moments de tumultes…
Marième, ton élection est venue nous rassurer sur la marche du Monde en général, pas seulement sur le vieux et solide fonds de «la doulce France». Le Monde appartiendra ; appartient déjà, à ceux qui assumeront leurs devenirs et leur humanité. Aucune frontière ne peut se fermer devant cette loi naturelle du mouvement, cet instinct de la mobilité, du voyage vers l’Autre et de sa rencontre…
L’élection de Marième Tamata-Varin, musulmane d’origine mauritanienne, débarquée en France en 2000, intégrée depuis tout en gardant son identité originelle, cette élection fait l’effet d’une porte qu’on ouvre pour laisser entrer quelque fraicheur bénéfique. Elle est un espoir pour des générations de migrants qu’on tente depuis un certain temps de traiter en étranger.
Merci Marième. Merci infiniment.

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