Quel sens donner à la visite effectuée par le Commissaire européen
au développement, le Letton Andris Piebalgs ?
Un premier regard nous permet d’entrevoir l’arrivée à échéance de l’Accord de
pêche dont la gestation a été rendue difficile par le lobbying de certains
syndicats de pêcheurs de l’Europe du Sud (Espagne, Portugal…). Mais, selon lui,
l’Accord de pêche va toujours prendre en considération les intérêts de la
Mauritanie. Autant donc considérer que les acquis en la matière ne seront pas
remis en cause. La crainte était réelle depuis que l’artisan principal de cet
Accord, côté mauritanien, Cheikh Ould Baya occupe la Mairie de Zouérate.
Selon un communiqué de le représentation de l’UE à
Nouakchott, le Commissaire venait annoncer une aide «de 195 millions € destinée à soutenir la Mauritanie dans les
domaines de la sécurité alimentaire, de l'État de droit et des soins de santé
au cours de la période 2014-2020». Ensuite évaluer, avec les hautes autorités, l’ensemble de l’action
européenne dans notre pays, notamment «dans les domaines de la sécurité, du
développement et de la pêche».
Mais cette visite a un autre intérêt parce qu’elle
intervient à «quelques mois à peine le sommet UE-Afrique qui se tiendra à
Bruxelles les 2 et 3 avril. La Mauritanie, qui occupe en ce moment la
présidence de l'Union africaine, aura un rôle particulièrement essentiel à
jouer lors de ce sommet».
Pour le Commissaire européen au
développement, «le pays aura un rôle particulièrement
important à tenir au cours du prochain sommet UE-UA et peut continuer à
compter, dans ce cadre, sur l'engagement de l'UE». Et de poursuivre : «De par
sa situation géographique, la Mauritanie a également un rôle crucial à jouer
pour aider à maintenir la stabilité au Sahel. Il ne saurait y avoir de
développement sans sécurité et je tiens à féliciter ce pays pour tous les
travaux qu'il entreprend afin d'améliorer la stabilité sur son territoire et
dans l'ensemble de la région.»
Quand il est reçu par le Président de la République, le
Commissaire européen déclare avoir discuté les engagements européens en Afrique
dont la nécessité de soutenir le processus de sécurisation, de stabilisation et
de développement en Afrique. La discussion a porté sur les programmes engagés
en Mauritanie, notamment le lancement des travaux de la route Nouakchott-Rosso
financée en partie par l’UE (un don de 51 millions euros). Mais aussi les
secteurs d l’énergie, de l’eau, du développement rural, de la santé et du
renforcement de l’Etat de droit.
Selon le communiqué de la représentation, «Entre 2007 et 2013, l'UE a alloué 209 millions € en faveur de la
Mauritanie, dont 25 millions € supplémentaires pour la stratégie en faveur du
Sahel (stratégie de l'Union européenne visant à promouvoir la sécurité et le
développement dans la région du Sahel), 11 millions € pour l'initiative du
millénaire pour le développement et 8 millions € dans le cadre du mécanisme
FLEX relatif à la vulnérabilité (ou V-FLEX), mis en place pour aider les pays à
faire face aux effets de la crise économique».
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire