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mercredi 9 octobre 2013

Nominations à l’Armée

Un décret nommant un nouveau chef d’Etat Major des Armées en la personne du Général de Brigade Hanenna Ould Sidi qui est remplacé au poste d’Inspecteur Général des Forces armées et de sécurité par le Général de Brigade Mohamed Znagui Ould Sid’Ahmed Ely. La restructuration décidée en avril dernier est concrétisée à l’occasion de ce décret. C’est ainsi que le Général de Brigade Mohamed Cheikh Ould Mohamed Lemine (Brour) est nommé à la tête de l’Armée de terre, l’Amiral Isselkou Cheikh El Weli à la tête de la Marine nationale et le colonel Mohamed Mohamed Salem Lehreytani à la tête de l’Armée de l’air. Tous font partie de l’élite de cette Armée qui a connu des moments difficiles par le passé.
Dans un posting daté du 3 avril 2013, j’écrivais ici :
«Le décret créant deux nouveaux Etats Majors, celui de la Marine et celui de l’Air, a été signé. Il transforme ces deux directions en structures d’Etat Major. Du coup le Général de Division Mohamed Ould Cheikh Ahmed Ould Ghazwani devient le Chef d’Etat Major des Armées de Mauritanie. C’est donc à l’ancien Etat Major de l’Armée et à ses structures qu’échoit la direction centrale de toutes les Armées. C’est un peu si la Mauritanie avait désormais une Armée de terre, une Armée de l’Air et une Armée de «mer» (Marine). Le commandement des opérations sera toujours entre les mains de l’Etat Major des Armées. Alors que l’administration et la gestion quotidienne seront décentralisées au profit des nouvelles structures.
La création de ces Etats Majors intervient au moment où le tableau d’avancement fait état de la promotion de plusieurs colonels au rang de généraux. Au total sept nouveaux promus, à ajouter aux dix anciens. Ce qui répond à une demande légitime des officiers d’une Armée qui a quand même évolué de façon notable depuis quelques années.
Les effectifs ont certes doublé, mais c’est surtout la transformation de l’Armée, par une remise à niveau et par la mise à disposition de moyens nouveaux, qui impose de tels changements.
Reste que si les autorités ont pu faire évoluer rapidement cette Armée, elle reste à construire sur des bases privilégiant la compétence et le cursus. Il est vrai qu’un grand effort a été consenti pour palier aux injustices dans les avancements, les traitements et les affectations des officiers. Ces injustices qui ont été à la base de l’opération de sape entreprise deux décennies durant par un pouvoir qui avait visiblement comme option de détruire l’Armée qu’il percevait – il a peut-être raison – comme une menace pour son pouvoir. Il fallait donc la déstructurer, lui enlever tous ses moyens et l’affaiblir pour l’instrumentaliser dans les jeux politiques PRDSiens.
Quand vint le moment de défendre le pays, c’était une Armée exsangue qui n’avait pas les moyens de faire face à la menace terroriste. Au lendemain de l’attaque de Lemghayti, les autorités ont dû faire appel aux privés pour mobiliser un millier de soldats pour aller à la poursuite des assaillants. Voitures, équipements, logistique et même une partie de l’armement ont été «gracieusement offerts» par les groupes financiers qui, non contents d’avoir déjà assujetti le politique et l’administratif, ont, pour l’occasion, cru pouvoir contrôler l’Armée.
Les coups d’Etat de 2005 et 2008, devaient permettre de reprendre les choses en main. L’Armée a été dotée de moyens à même de lui permettre d’assurer la réalisation de ses missions. Elle est même devenue l’une des meilleures armées de la région.»

Toutes les occasions sont bonnes pour rappeler d’où vient cette armée qui a subi, des années durant, cette opération de sape qui a réduit à néant toutes ses capacités. Une Armée qui s’est relevée depuis pour se reconstruire et pour donner l’image d’un pays, non pas «incapable de se défendre par lui-même», mais «indispensable dans la stabilisation et la sécurisation de la région». Un «pôle de stabilité», en somme dans une région qui bout.