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vendredi 27 septembre 2013

Les indésirables de la République

Avec ce titre j’ai voulu paraphraser – ou imiter – celui du livre qui fait polémique en France ces jours-ci : «Nos mal-aimés, ces Musulmans dont la France ne veut pas» du journaliste Claude Askolvitch connu pour ses sorties sulfureuses et provocatrices pour une intelligentsia qui préfère s’installer dans des postures faites de préjugés et de vérités approximatives.
Le livre est le sujet de toutes les discussions où l’on finit fatalement par se demander quelles sont les raisons qui ont poussé «un juif à écrire un livre pareil». L’auteur est l’objet de toutes les attaques des bienpensants de la République.
Les attaques lui dénient toute approche scientifique et le traitent comme s’il s’agissait d’un pamphlet écrit par instinct provocateur et non pour décrire et éventuellement dénoncer une réalité. L’auteur de contentant de faire une série de portraits de Salafistes rencontrés ici et là et menant une vie toute normale de Français face à la crise. Un fervent pieux qui se démène à aider les SDF, un militant de Force Ouvrière, un intégriste supporter de l’Olympique de Marseille, un Imam prêchant la paix, une employée forcée de se cacher pour prier, un travailleur à la RATP…
A travers les pérégrinations des personnages présentés, l’auteur essaye de mettre ses lecteurs en face de personnes «normales» ayant les mêmes soucis, les mêmes aspirations que les autres Français en ces temps de crise. Des personnes cherchant à s’adapter pour ne pas gêner dans leur exercice de leur culture et de leurs préceptes religieux, tenant à s’intégrer même si cela leur demande des efforts énormes.
«Nous sommes allés trop loin», dit l’auteur parlant de toutes les mesures destinées à réprimer toute expression religieuse publique. Au nom d’une laïcité qui s’apparente désormais à un totalitarisme qui empêche les hommes d’être libres dans l’exercice quotidien de leurs fois. Tout radicalisme est ennemi de la liberté. Et avant de s’en prendre à l’Islam aujourd’hui, la laïcité a été à l’origine la cause de l’exécution de 3000 prêtres catholiques pendant la Révolution. Elle a justifié de multiples mesures contre les hommes d’église et les pratiquants. D’ailleurs, et ce que certains commentateurs rappellent – 30.000 religieux ont dû fuir la France après la promulgation de la fameuse loi de 1905 instituant la laïcité.

Dans un pays où le mot «islamophobe» est apparu en 1910 et où, aujourd’hui la population musulmane dépasse largement la barre des 7%, comment ne pas repenser la place de l’Islam et sa perception par la République et par l’intelligentsia ?