Dans
ces élections en vue, il va falloir regarder plutôt sur le voyant des
municipales que celui des législatives pour avoir une idée plus juste des
forces politiques en présence. Le poids de la proportionnelle grandissant - 80
sièges sont à pourvoir dans une proportionnelle sur un total de 147 -, les
législatives ne sont pas forcément les seuls indicateurs pour jauger le poids
de chacune des forces politiques en concurrence. Alors que la plupart des
circonscriptions municipales connaitront un deuxième tour tellement la
concurrence est forte pour départager dès le premier tour. Ceci dit, ce sont
bien les résultats des législatives qui importent dans la mesure où c’est la
future configuration de la Chambre des députés qui déterminera la composition
du prochain gouvernement. Sur les 147 sièges donc, 80 seront pourvus dès samedi
23 novembre.
Dans
cette configuration, certains seront absents pour cause de boycott, notamment
le Rassemblement des forces démocratiques (RFD) et l’Union des forces du
progrès (UFP). Ces partis devront fournir d’énormes efforts pour ne pas rester
au bas de la route. Pour ce faire, ils devront arriver soit à créer un climat
de crise et de blocage politiques, soit à se faire «embarquer» par leurs
compagnons d’hier. Il faudra alors compter sur le «besoin d’opposition»
dans la future configuration. Tawaçoul et APP peuvent-ils incarner à eux seuls
l’opposition ? Tawaçoul va-t-il en faire justement une occasion de tourner
la page de «l’opposition traditionnelle» ? Pour résumer : la
scène politique pourra-t-elle se dérouler sans le RFD et l’UFP ?
Si
tout se passe bien, on pourra avoir une scène politique encore plus divisée que
l’actuelle. D’une part une Majorité qu’il va falloir sortir du lot. Elle peut
être composée de l’UPR et de ses satellites an lice. Elle peut comprendre un ou
plusieurs des partis aujourd’hui d’opposition (Tawaçoul, APP, Wiam, Sawab). Mais
la configuration la plus probable est celle qui donne Tawaçoul comme «chef
de file de l’Opposition démocratique». Le parti islamiste pourra alors
activer l’Institution de l’Opposition, profiter de cette manne politique pour
préparer calmement (plus ou moins) la présidentielle prévue dans moins d’un an.
L’absence du RFD et de l’UFP renforcera (plus et mieux) la position de Tawaçoul
comme premier concurrent du pouvoir.
Il
faut dire que la présidentielle est déjà dans tous les esprits, qu’elle figure
en bonne place dans tous les calculs d’aujourd’hui. Quelle force politique ne
prend pas en compte ce rendez-vous dans son positionnement d’aujourd’hui ?
Même le boycott est perçu comme moyen de faire pression pour avoir plus de «garanties»
en 2014…
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