Le péché originel de la classe politique est
de ne pas avoir cherché à imposer un calendrier et une vision aux militaires
qui ont pris le pouvoir le 3 août 2005. Ils leur ont signé un chèque en blanc
dans l’espoir, pour chacun d’eux, de les voir le soutenir aux futures
élections.
Le péché originel des vrais auteurs du coup
du 3 août c’est d’avoir hésité et de ne pas avoir opté pour une rupture
violente. Ce qui avait été construit l’a donc été sur la base de confusions et
de malentendus qui ressemblent plus à de la manipulation. Le jeu de la
manipulation demande une expertise et des moyens. Seuls les plus anciens des
officiers du CMJD, les ténors des groupuscules politiques qui s’y sont habitués
depuis le temps, les caciques des régimes antérieurs…, seuls ceux-là étaient
prédisposés à déployer leur sens de la manœuvre «politicienne».
Nous n’allons pas revenir ici sur les causes
profondes de la déchirure que va connaitre le pouvoir du Président Sidi Ould
Cheikh Abdallahi ni les fautes commises ici et là par les politiques qui ont
été incapables d’évaluer le rapport de force et d’éviter d’avoir à payer le
prix des erreurs d’appréciation. Je me contenterai de vous proposer quelques
passages de La Tribune de l’époque. Ces passages ont le mérite de nous rappeler
que tout était prévisible. Et nous savons que ce qui était prévisible est
évitable. Mais qui voulait que le processus prenne un autre cours ?
Ni les nouveaux soutiens du Président Ould
Cheikh Abdallahi qui avaient hâte de faire main basse sur le pays, certains
pour restaurer l’ancien jeu de rôles, d’autres pour se frayer une place voire
avoir une place pour toujours à l’ombre du pouvoir.
Ni les anciens soutiens (dont les militaires)
du Président Ould Cheikh Abdallahi décidés à lui faire payer sa «désinvolture» associée à une trahison.
Encore moins l’Institution de l’Opposition
Démocratique dirigée par le Chef de file de l’Opposition obnubilé par la
perspective d’une reprise du processus électoral et prêt à jouer toutes ses
cartes pour déstabiliser celui qui lui a «volé
sa victoire».
C’est donc une chronique de la fin (annoncée
à l’avance) d’un pouvoir que je vous propose.
Du
numéro 406 en date du 30 juin 2008
et dont le titre principal était «La
guerre des clans peut causer un coup d’Etat…légal», au numéro 407 du 7 juillet 2008 avec titre principal : «Après les motions de soutien, les motions
de censure ; l’escalade, la destitution du Président de la République est
envisagée», au numéro 408 du 14
juillet 2008 qui avait pour manchette principale «les vacances» du pouvoir après le départ du Président en
France, au numéro 409 du 21 juillet 2008 qui titrait au lendemain de la
composition du nouveau gouvernement de Ould Ahmed Waghf «De quoi la montagne a-t-elle accouché ?», au numéro 410 du 28 juillet qui titrait
sur un Sidi Ould Cheikh Abdallahi
pensif «Un homme seul : le
Président qui rassure va-t-il finir par inquiéter ?», enfin au
dernier de la série numéro 411 du 4 août
où on titrait : «La guerre des
tranchées, en attendant l’assaut final» et l’on commémorait le 3 août en
disant que «les vacances d’août sont
toujours risquées»… Nous suivons ainsi ce qui pourrait être la chronique
d’une fin de règne… à partir du posting prochain.
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