La mission était très attendue. Il s’agissait d’une
mission d’évaluation du programme qui touche à sa fin. Ses conclusions étaient
donc essentielles pour le pays et pour le pouvoir qui devait trouver là un
appui économique et politique en ces temps de crise généralisée. Elle arrivait
aussi à un moment où le FMI cherche à établir un dialogue avec tous les acteurs
de la vie nationale en vue de faire adhérer tout le monde à ses programmes et
de les rassurer aussi sur ses intentions. Acteurs politiques et syndicaux ont
eu des entretiens avec la mission.
Il a été question des choix économiques actuels, de la
GBM, de la gestion publique…, chacun des acteurs a exposé sa vision, ses
appréhensions. Si l’on s’en tient aux différentes relations des entretiens
entre la COD et le FMI par exemple, on peut être frappé par l’absence de cette
affaire dite «de blanchiment» qui est aujourd’hui l’élément central du
discours opposant, celui sur lequel on semble compter pour déstabiliser le
pouvoir en place. Pourquoi il n’a pas été question de cette affaire qui
touche pourtant l’un des thèmes chers aux instances financières internationales ?
Très probablement pour le peu de sérieux qu’on accorde réellement à l’affaire
dans les milieux politiques… Et là se pose le problème de la multiplicité des
discours qui changent selon l’auditoire. Ça c’est une spécialité bien de chez
nous…
Pour revenir à la mission, il est à souligner qu’elle
a exprimé sa satisfaction vis-à-vis "des bonnes
performances [de l’économie nationale] marquées par la consolidation de la
stabilité macroéconomique et une reprise vigoureuse de l’activité économique et
ce, dans une conjoncture économique internationale qui reste difficile".
Ces bonnes performances se
concrétisent, selon le FMI, dans le rebond du secteur économique qui a permis
d’atteindre un taux de croissance de 7% (8% si on exclut les industries
minières et pétrolières) ; et aussi le record enregistré par la BCM qui
détient, pour la première fois dans l’histoire du pays, une réserve de un
milliard de dollars américains, soit l’équivalent de 6,7 mois d’importations.
«La mission a noté avec satisfaction la
mise en œuvre de politiques économiques adéquates qui a permis aux autorités
d’atteindre avec des marges confortables, les critères quantitatifs de
réalisation prévus à fin décembre 2012. Elle les a félicitées pour avoir mis en
place avec succès une politique de réduction graduelle des subventions
généralisées et mal ciblées, permettant de créer un espace budgétaire
supplémentaire pour les dépenses de réduction de la pauvreté.
De plus, pour préserver les acquis
fiscaux, la mission a néanmoins attiré l’attention des autorités sur la
nécessité d’assurer la viabilité de la dette publique qui reste élevée. En
conséquence, la mission continue de recommander aux autorités de combler leur
besoin de financement à travers des ressources concessionnelles et intérieures.»
«De plus, la mission a salué l’engagement des
autorités à garantir la transparence dans l’exploitation et l’emploi des
ressources financières provenant du secteur minier. La création d’un mécanisme
permettant de mieux gérer les recettes des industries extractives, permettra
d’augmenter la résilience de l’économie Mauritanienne aux chocs exogènes, de
soutenir la croissance, et d’assurer une équité.»
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