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jeudi 2 mai 2013

La mission du FMI


La mission était très attendue. Il s’agissait d’une mission d’évaluation du programme qui touche à sa fin. Ses conclusions étaient donc essentielles pour le pays et pour le pouvoir qui devait trouver là un appui économique et politique en ces temps de crise généralisée. Elle arrivait aussi à un moment où le FMI cherche à établir un dialogue avec tous les acteurs de la vie nationale en vue de faire adhérer tout le monde à ses programmes et de les rassurer aussi sur ses intentions. Acteurs politiques et syndicaux ont eu des entretiens avec la mission.
Il a été question des choix économiques actuels, de la GBM, de la gestion publique…, chacun des acteurs a exposé sa vision, ses appréhensions. Si l’on s’en tient aux différentes relations des entretiens entre la COD et le FMI par exemple, on peut être frappé par l’absence de cette affaire dite «de blanchiment» qui est aujourd’hui l’élément central du discours opposant, celui sur lequel on semble compter pour déstabiliser le pouvoir en place. Pourquoi il n’a pas été question de cette affaire qui touche pourtant l’un des thèmes chers aux instances financières internationales ? Très probablement pour le peu de sérieux qu’on accorde réellement à l’affaire dans les milieux politiques… Et là se pose le problème de la multiplicité des discours qui changent selon l’auditoire. Ça c’est une spécialité bien de chez nous…
Pour revenir à la mission, il est à souligner qu’elle a exprimé sa satisfaction vis-à-vis "des bonnes performances [de l’économie nationale] marquées par la consolidation de la stabilité macroéconomique et une reprise vigoureuse de l’activité économique et ce, dans une conjoncture économique internationale qui reste difficile".
Ces bonnes performances se concrétisent, selon le FMI, dans le rebond du secteur économique qui a permis d’atteindre un taux de croissance de 7% (8% si on exclut les industries minières et pétrolières) ; et aussi le record enregistré par la BCM qui détient, pour la première fois dans l’histoire du pays, une réserve de un milliard de dollars américains, soit l’équivalent de 6,7 mois d’importations.
 «La mission a noté avec satisfaction la mise en œuvre de politiques économiques adéquates qui a permis aux autorités d’atteindre avec des marges confortables, les critères quantitatifs de réalisation prévus à fin décembre 2012. Elle les a félicitées pour avoir mis en place avec succès une politique de réduction graduelle des subventions généralisées et mal ciblées, permettant de créer un espace budgétaire supplémentaire pour les dépenses de réduction de la pauvreté.
De plus, pour préserver les acquis fiscaux, la mission a néanmoins attiré l’attention des autorités sur la nécessité d’assurer la viabilité de la dette publique qui reste élevée. En conséquence, la mission continue de recommander aux autorités de combler leur besoin de financement à travers des ressources concessionnelles et intérieures
 «De plus, la mission a salué l’engagement des autorités à garantir la transparence dans l’exploitation et l’emploi des ressources financières provenant du secteur minier. La création d’un mécanisme permettant de mieux gérer les recettes des industries extractives, permettra d’augmenter la résilience de l’économie Mauritanienne aux chocs exogènes, de soutenir la croissance, et d’assurer une équité.»

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