Les 3 et 5 mai, deux attaques israéliennes contre des
positions militaires syriennes. Ce n’est pas la première fois qu’Israël lance
une attaque contre des positions militaires de l’Armée syrienne régulière. Ce ne
sera certainement pas la dernière.
En fait, on est d’accord sur un fait : Israël
profite du chao syrien pour détruire les éventuels menaces qui pourraient peser
sur le rapport de force qui lui profite largement aujourd’hui. Le jeu
occidental en Syrie consiste à laisser se vider toutes les énergies du pays
dans une guerre civile qui est engagée pour durer. De manière à ce que le seul
pays arabe qui tenait encore devant l’hégémonie de l’impérialisme américain, s’écroule
sans que cela coûte aux Etats-Unis et à leurs alliés. D’autres vont faire le
travail à leur place.
D’abord les «révolutionnaires», Jihadistes
affluant de toutes parts, combattant ce qu’ils considèrent être «l’ennemi
historique» de «la révolution islamique» (toutes tendances
confondues). Le parti Baath qui a tenu la Syrie de main de fer prône un projet
de société moderniste, plutôt socialiste totalitaire. Il a toujours considéré
que le référentiel religieux est son pire ennemi. A côté, en Irak, la même
idéologie avait donné Saddam Hussein et produit la résistance contre la
révolution islamique de Khomeiny.
Derrière les Jihadistes, se trouvent les capitaux qataris,
saoudiens, koweitiens… les pétrodollars arabes qui financent à coup de
milliards l’entreprise de destruction de la Syrie.
Il y a donc là une alliance objective entre Israël,
les groupes rebelles qui mènent la guerre sur le terrain et les pays qui
financent cette guerre. Cette alliance objective se traduit par des entreprises
militaires concertées où chacune des parties apporte ce qu’elle peut de
soutien.
Aux combattants de donner les indications précises sur
les emplacements des unités les plus résistantes, aux Israéliens d’envoyer
leurs avions bombarder ces postes et aux Etats arabes qui soutiennent d’empêcher
une levée de boucliers dans le Monde Arabe. Et comme la rue arabe ne répond
plus – du moins présentement – qu’aux injonctions dictées à travers Al Jazeera
et Al Arabiya, «on» évite laborieusement de la chauffer en atténuant la gravité
des attaques israéliennes. Jusqu’à quand cela va-t-il durer ? Le temps d’un
(faux) printemps…
Parmi les choses que j’ai lues sur cette attaque,
cette déclaration d’un habitant de Damas cité par le quotidien israélien Maariv
et qui dit : «On ne peut pas dire que nous soyons heureux de cette
explosion. Mais nous sommes en fait heureux que les missiles et les armes
sophistiquées du régime ne tombent pas entre les mains du Hezbollah qui combat
contre nous». Un habitant de Damas ou d’une colonie du Nord d’Israël ?
Parmi les grands commentateurs des évènements, l’ancien
Ambassadeur d’Israël en Mauritanie, Boaz Bismuth, l’ami de nombre de
dignitaires politiques mauritaniens, qui dit dans les colonnes de Maariv :
«Israël n’a pas le même luxe qu’Obama. Il ne peut laisser des missiles de
longue portée tomber dans les mains du Hezbollah. Israël ne peut pas non plus
laisser des armes chimiques tomber dans des mains irresponsables»
Dans tout ce qu’on entend de justificatifs pour
Israël, il n’est question que du Hezbollah. Parce que le problème pour Israël,
est bien celui-là. Et c’est bien à Israël que profite le fameux «chao
constructif» qui a finalement «remué» le Monde Arabe.
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