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lundi 6 mai 2013

A qui profite le crime ?


Les 3 et 5 mai, deux attaques israéliennes contre des positions militaires syriennes. Ce n’est pas la première fois qu’Israël lance une attaque contre des positions militaires de l’Armée syrienne régulière. Ce ne sera certainement pas la dernière.
En fait, on est d’accord sur un fait : Israël profite du chao syrien pour détruire les éventuels menaces qui pourraient peser sur le rapport de force qui lui profite largement aujourd’hui. Le jeu occidental en Syrie consiste à laisser se vider toutes les énergies du pays dans une guerre civile qui est engagée pour durer. De manière à ce que le seul pays arabe qui tenait encore devant l’hégémonie de l’impérialisme américain, s’écroule sans que cela coûte aux Etats-Unis et à leurs alliés. D’autres vont faire le travail à leur place.
D’abord les «révolutionnaires», Jihadistes affluant de toutes parts, combattant ce qu’ils considèrent être «l’ennemi historique» de «la révolution islamique» (toutes tendances confondues). Le parti Baath qui a tenu la Syrie de main de fer prône un projet de société moderniste, plutôt socialiste totalitaire. Il a toujours considéré que le référentiel religieux est son pire ennemi. A côté, en Irak, la même idéologie avait donné Saddam Hussein et produit la résistance contre la révolution islamique de Khomeiny.  
Derrière les Jihadistes, se trouvent les capitaux qataris, saoudiens, koweitiens… les pétrodollars arabes qui financent à coup de milliards l’entreprise de destruction de la Syrie.
Il y a donc là une alliance objective entre Israël, les groupes rebelles qui mènent la guerre sur le terrain et les pays qui financent cette guerre. Cette alliance objective se traduit par des entreprises militaires concertées où chacune des parties apporte ce qu’elle peut de soutien.
Aux combattants de donner les indications précises sur les emplacements des unités les plus résistantes, aux Israéliens d’envoyer leurs avions bombarder ces postes et aux Etats arabes qui soutiennent d’empêcher une levée de boucliers dans le Monde Arabe. Et comme la rue arabe ne répond plus – du moins présentement – qu’aux injonctions dictées à travers Al Jazeera et Al Arabiya, «on» évite laborieusement de la chauffer en atténuant la gravité des attaques israéliennes. Jusqu’à quand cela va-t-il durer ? Le temps d’un (faux) printemps…
Parmi les choses que j’ai lues sur cette attaque, cette déclaration d’un habitant de Damas cité par le quotidien israélien Maariv et qui dit : «On ne peut pas dire que nous soyons heureux de cette explosion. Mais nous sommes en fait heureux que les missiles et les armes sophistiquées du régime ne tombent pas entre les mains du Hezbollah qui combat contre nous». Un habitant de Damas ou d’une colonie du Nord d’Israël ?
Parmi les grands commentateurs des évènements, l’ancien Ambassadeur d’Israël en Mauritanie, Boaz Bismuth, l’ami de nombre de dignitaires politiques mauritaniens, qui dit dans les colonnes de Maariv : «Israël n’a pas le même luxe qu’Obama. Il ne peut laisser des missiles de longue portée tomber dans les mains du Hezbollah. Israël ne peut pas non plus laisser des armes chimiques tomber dans des mains irresponsables»
Dans tout ce qu’on entend de justificatifs pour Israël, il n’est question que du Hezbollah. Parce que le problème pour Israël, est bien celui-là. Et c’est bien à Israël que profite le fameux «chao constructif» qui a finalement «remué» le Monde Arabe.

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