Le
décret créant deux nouveaux Etats Majors, celui de la Marine et celui de l’Air,
a été signé. Il transforme ces deux directions en structures d’Etat Major. Du coup
le Général de Division Mohamed Ould Cheikh Ahmed Ould Ghazwani devient le Chef
d’Etat Major des Armées de Mauritanie. C’est donc à l’ancien Etat Major de l’Armée
et à ses structures qu’échoit la direction centrale de toutes les Armées. C’est
un peu si la Mauritanie avait désormais une Armée de terre, une Armée de l’Air
et une Armée de mer (Marine). Le commandement des opérations sera toujours
entre les mains de l’Etat Major des Armées. Alors que l’administration et la
gestion quotidienne seront décentralisées au profit des nouvelles structures.
La
création de ces Etats Majors intervient au moment où le tableau d’avancement
fait état de la promotion de plusieurs colonels au rang de généraux. Au total
sept nouveaux promus, à ajouter aux dix anciens. Ce qui répond à une demande
légitime des officiers d’une Armée qui a quand même évolué de façon notable
depuis quelques années.
Les
effectifs ont certes doublé, mais c’est surtout la transformation de l’Armée,
par une remise à niveau et par la mise à disposition de moyens nouveaux, qui
impose de tels changements.
Reste
que si les autorités ont pu faire évoluer rapidement cette Armée, elle reste à
construire sur des bases privilégiant la compétence et le cursus. Il est vrai
qu’un grand effort a été consenti pour palier aux injustices dans les
avancements, les traitements et les affectations des officiers. Ces injustices
qui ont été à la base de l’opération de sape entreprise deux décennies durant
par un pouvoir qui avait visiblement comme option de détruire l’Armée qu’il
percevait – il a peut-être raison – comme une menace pour son pouvoir. Il
fallait donc la déstructurer, lui enlever tous ses moyens et l’affaiblir pour l’instrumentaliser
dans les jeux politiques PRDSiens.
Quand
vint le moment de défendre le pays, c’était une Armée exsangue qui n’avait pas
les moyens de faire face à la menace terroriste. Au lendemain de l’attaque de
Lemghayti, les autorités ont dû faire appel aux privés pour mobiliser un
millier de soldats pour aller à la poursuite des assaillants. Voitures,
équipements, logistique et même une partie de l’armement ont été «gracieusement
offerts» par les groupes financiers qui, non contents d’avoir déjà assujetti le
politique et l’administratif, ont, pour l’occasion, cru pouvoir contrôler l’Armée.
Les coups d’Etat de 2005 et 2008, devaient permettre
de reprendre les choses en main. L’Armée a été dotée de moyens à même de lui
permettre d’assurer la réalisation de ses missions. Elle est même devenue l’une
des meilleures armées de la région.
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