V
comme vision… Le mot-clé de la stratégie développée par la SNIM pour la
décennie à venir est bien le mot «vision». Elle s’articule autour d’un
programme de huit axes : 1. Recherche géologique ; 2. Augmentation de
la production ; 3. Efficacité opérationnelle ; 4. Promotion des
compétences ; 5. Positionnement sur le marché ; 6. Développement du
partenariat ; 7. Développement durable ; 8. Cadre de vie et
intégration à l’économie nationale.
La
philosophie d’un tel programme découle de la nécessité d’avoir «une stratégie
industrielle contrôlée», selon les termes des hauts cadres de la société. La
stratégie part d’un diagnostic qui permet d’envisager de compter parmi les cinq
premiers exportateurs de fer dans le monde. Pour ce faire, deux
impératifs : ne pas perdre de temps et trouver obligatoirement le minerai
de qualité. Les tergiversations ou la non réalisation des objectifs de
production peuvent fatalement entrainer la fin de l’entreprise. Rien que
«l’efficacité opérationnelle» développée en prélude de la réalisation des
grands travaux, rien qu’elle peut déjà faire gagner dans l’ordre de 20% à la
production. Il s’agit, à partir de la réorganisation, en vue de les améliorer,
des méthodes de travail, d’avoir un résultat meilleur et un niveau de
production supérieur à celui qu’on avait. Elimination de tous les «petits
gaspillages», standardisation du travail, pérennisation du processus… ce sont
là quelques-uns de piliers de la «transformation opérationnelle» mise en œuvre
par la SNIM avec le concours d’un cabinet international. Tout cela pour
atteindre le chiffre des 40 millions de tonnes à exporter par an pour un coût
de production inférieur à 40 dollars la tonne.
W
comme wagon… «elwiig» pour le pluriel, «el waaga» pour le singulier… c’est
comme ça qu’on appelle les wagons du train localement. Le chemin de fer est
l’artère autour de laquelle s’organise la vie dans un couloir long de 700 km
environ. Une voie unique où se trouve quelques évitements, aujourd’hui une
dizaine, bientôt plus dans la perspective de l’augmentation du trafic grâce à
l’augmentation de la production. Il y a six trains réguliers qui passent
quotidiennement : trois vides qui remontent vers Zouératt (V3, V5, V9) et
trois chargés de mines (M2, M4 et M6). Il y en aura beaucoup plus dans les
années à venir. On comprend mal que la SNIM qui a lancé le marché de
réalisation de nouveaux évitements, a confié le suivi du travail à quelqu’un
qui n’a aucune expérience en matière de transport ferroviaire. Jusque-là les
dizaines de wagons du «train le plus long du monde» étaient tractés par 3 à 4
locomotives de 3.300 CV. Aujourd’hui, la SNIM a acquis de nouvelles locomotives
dont une seule suffit à tracter ce poids qui peut dépasser 22.000 tonnes. L’une
d’elles peut remorquer, à son démarrage, une rame de 86 wagons de 120 tonnes.
X
comme XSTRATA… le géant suisse n’était
pas réputé pour ses activités dans le fer, mais plutôt le cuivre, le charbon,
le zinc, le chrome, l’or… Son arrivée en Mauritanie après son rachat de l’actif
de SPHERE, a été célébrée comme un grand signe d’encouragement de la part des investisseurs.
Aujourd’hui, si vous lancez le XSTRATA dans un moteur de recherches comme
Google, dans les dix premières pages, vous ne trouverez pas trace de sa
présence en Mauritanie tellement l’investissement qu’il injecte est
insignifiant pour lui. C’est en milliards de dollars que l’on chiffre ici et
que l’on parle.
La
société qui a été dénoncée en Amérique latine pour le non respect de
l’environnement, est accusée, avec GLENCORE qui est en train de l’absorber,
d’avoir rasé tout un village en Colombie pour s’ouvrir la voie de
l’exploitation d’une mine de charbon. C’est dire combien de tels géants sont
dangereux pour des petits pays comme le nôtre qui ne peuvent tenir devant leur
diktat. Surtout que
depuis la fin d’année 2012, la fusion de GLENCORE et de XSTRATA a donné
naissance au premier groupe minier du Monde, avec 64 milliards dollars de
capitalisation et 130.000 employés répartis sur quarante pays. Cette société va
assurer 40% de la production de zinc en Europe et aura en charge 75% de son
négoce. En réponse à un journaliste suisse qui lui aurait posé la question de
savoir pourquoi tant de gigantisme, le patron de la société, le nommé Ivan
Glasenberg, aurait répondu : «Profits, profits, profits, profits». Cela en
dit long sur ce qui nous attend.
Y
comme Yaghraf… Rien à voir avec la SNIM ou son environnement immédiat, sauf que
c’est un village qu’on traverse quand on veut aller à Zouératt. C’est à partir
d’ici qu’on quitte la route goudronnée qui relie Akjoujt à Atar pour foncer
vers Choum, puis faire cap sur la ville minière du Nord. Yaghraf mérite
l’intérêt de la Fondation SNIM. Surtout qu’il ya une population laborieuse et
forte. Bon an mal an, des cultures sont pratiquées dans la plaine de Yaghraf.
Les populations ont trouvé l’astuce de construire des réserves de pâturages
pour les animaux. Et quand on y passe, on est frappé par on ne sait quel air de
détermination à s’accrocher à une terre qui ne fait rien pour être aimée et qui
est pourtant attachante.
Z
comme Zemmour qui, couplé avec Tiris donne la région du Tiris-Zemmour dont la
capitale est F’Dérick. J’ai fait appel à Wikipedia qui dit :
«Le
Tiris Zemmour est une vaste étendue désertique soumis aux alizés puisqu'il est traversé par le tropique du Cancer. La piste impériale relie Choum à Bir
Moghreïn en passant par F'Derick.
Le paysage est monotone, plat, relevé de dunes de sables et de quelques
montagnes de faible altitude. La température y est élevée avec une humidité
relative proche de zéro. La pluie est anecdotique mais maintien le remplissage
des gueltas. En 1973,
trois jours de pluie ininterrompue ont fait reverdir le désert (la Normandie
selon les français présents à Zouérate). En tombant trop au nord, elle a
provoqué des migrations des troupeaux du sud ; la végétation se raréfiant
à nouveau rapidement, a entraîné la mort de nombreux animaux.
Les
ressources minérales sont principalement des salines (Sebkhra d'Idjill), et les
mines de fer de la Kédia
d'Idjil ou des guelbs à magnétite.
La
végétation, rare, se compose de "fech-fech", une herbe, d'acacias
gommiers ou épineux et de tamaris.
La
faune est assez varié : gazelles, fennec, chacal, gerboise, souris, outarde, corbeau, vipère à cornes, gecko et lézard, bousiers, scorpion, tarentule, mouches, grillon, blatte. Et pas de moustiques !
Lors des pluies, de curieux petits animaux préhistoriques ressemblant à des
limules, sortent de terre pour nager dans les flaques. On dit qu'il y aurait
des grands Koudous (on trouve des cornes) et des autruches (on trouve des
coquilles de leurs œufs). En 1965, des cigognes en migration se sont reposées à
Zouérate. Dans les années 1970, des vols de criquet
pèlerin ont perturbé la cité.
Le sud du Tiris Zemmour
est encore traversé par des caravanes de dromadaires. Les troupeaux de moutons et de chèvres ne sont pas rares. Leur aliment reste
le carton et le papier ! L'âne est l'animal de bât par excellence».
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