La
journaliste d’Al Jazeera annonce un contact avec Abul Baraa qui serait le chef
du commando qui a investi le site gazier de In Amenas. Elle lui donne le temps
d’exposer ses motifs et sa méthode d’action, donc sa version des évènements. Bien
sûr, il se présente comme le héros qui tente de défendre les intérêts du peuple
musulman. Les questions qu’elle lui pose sont d’abord un acquiescement à ce qu’il
dit… puis elle lui demande s’il peut lui passer l’un des otages pour parler… ce
qu’il accepte immédiatement.
Trois
otages seront ainsi «entendus». Ce n’était pas des interviews mais des
révélations de victimes visiblement obligées de dire ce qu’ils ont dit. La journaliste
ne met pas en garde qu’il pourrait s’agir d’interview sous la contrainte. Elle ne
témoigne aucune émotion, aucun sentiment vis-à-vis de pauvres civils menacés de
mort… on en sort avec la nette impression que les humains, nos semblables, ceux
qui subissent l’arbitraire sont ceux qui tiennent les armes. Les héros du jour
sont ceux-là. Ce sont ceux-là qui méritent la sympathie.
L’Algérie
ne pouvait pas continuer à souffrir cette situation. Les assaillants pouvaient
désormais communiquer avec l’extérieur et donner un aspect acceptable à leur
action criminelle. De leur côté, les ravisseurs, conscients des atouts qu’ils
ont et assurés de donner les explications qu’ils voulaient, décident d’exfiltrer
les otages qui se trouvaient dans la partie habitation du site. Il n’est pas
question de les laisser partir avec leurs otages. La décision de détruire tous
les véhicules qui essayent de quitter les lieux est prise. Les assaillants s’empressent
d’expliquer qu’ils avaient juste l’intention de rassembler leurs otages sur les
lieux de l’usine où se trouve déjà le véritable chef du commando, Abderrahmane
Ennigeyri (le nigérien). Ils tentent ainsi d’incriminer l’Armée algérienne et
de lui faire porter la responsabilité de la mort de tout ce monde.
La
couverture quelque peu tendancieuse que cette chaine fait des évènements
impliquant les Islamistes – toutes tendances confondues – est beaucoup plus
évidente à nos yeux aujourd’hui. Peut-être parce qu’il s’agit de parler d’une
zone que nous connaissons mieux… peut-être que la chaine en fait trop. Ou les
deux.
Toujours
est-il qu’Al Jazeera qui avait eu les premières images de l’occupation du Nord
malien par les groupes armés, puis de la destruction du patrimoine culturel et
humain de la région, cette chaine couvre les évènements d’aujourd’hui, et pour
l’essentiel, par l’angle de l’exode des réfugiés oubliant que 90% de ces
réfugiés dont la misère est décrite avec force détails sont là depuis mars 2012.
Et quand les journalistes parlent de Konna ou de Djabali, ils n’hésitent pas à
insister sur l’hostilité des populations vis-à-vis des «forces d’occupation».
Si
Al Jazeera exprime un peu le jeu trouble de «son» pays d’origine, le Qatar, qu’en
est-il de nos médias à nous ? ceux-là doivent s'interdire de verser dans la publicité pour des groupes déjà coupables vis-à-vis de notre pays. Au moins!
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